Les enfants de la mer

Il y a les films que l’on attends de pied ferme. Et puis il y a ceux que l’on va voir grâce au bouche à oreille. Ou même parceque l’on fait confiance au distributeur du film. Les enfants de la mer rentrent dans les deux dernières catégories. Et je n’ai pas été déçu un instant!

Les Enfants de la mer (Kaijū no kodomo en VO, litt. « Enfants de mammifère marins ») est l’adaptation du manga seinen en 5 tomes de Daisuke Igarashi publié entre 2006 et 2011. Le manga a été publié en France il y a quelques années, mais semble désormais introuvable (sauf d’occasion à des prix exorbitants). Le film est réalisé par Ayumu Watanabe qui signe là une oeuvre bien différente des ses précédents films (Doreamon, Space Brothers,…). C’est par ailleurs le premier film du réalisateur qui sort sur grand écran chez nous.

On découvre Ruka, une jeune fille, un peu solitaire, sauvage. Il faut dire qu’entre un père absent et une mère alcoolique, elle se retrouve un peu livrée à elle-même. Sportive, elle pratique intensément le handball. Mais elle a surtout une vraie fascination pour la mer. Une fascination qui va refaire surface quand elle va faire la rencontre de Umi (« Mer » en japonais). Lui et son frère sont des « enfants sauvages ». Ils ont été élevés par des Dugongs, puis retrouvés et étudiés par les hommes.

Mystérieux et semblants dotés de facultés extra-sensorielles, ils sont suivis de près par une mystérieuse organisation qui attends beaucoup d’eux. Ruka va s’embarquer dans une véritable odyssée initiatique et mystique avec eux!

BANDE-ANNONCE OFFICIELLE LES ENFANTS DE LA MER

Mon avis

La claque visuelle de l’été!

Visuellement, les enfants de la mer, c’est une bonne grosse claque! Dans un style différent d’un « Your name » , c’est tout aussi travaillé et ébouriffant! C’est beau, c’est superbement animé. L’utilisation des ordinateurs est très réussie, à l’image du travelling du début, lorsque Ruka rentre chez elle. C’est tellement fluide et rapide qu’on se dit que cela ne peut être fait qu’avec l’aide d’ordinateurs. Pourtant, cela n’est pas tape à l’oeil. Tout cela est très coloré, détaillé. Mais c’est surtout l’océan, sa faune et sa flore qui sont magnifiquement mis en avant. Un wahou complet donc pour vos rétines qui vont avoir du mal à s’en remettre!

Le nouveau Myazaki? (Spoiler Alert : NON)

Rassurez-vous, ce titre putaclic est un simple clin d’oeil ironique à certains critiques (ce n’est pas le genre de la maison)! Si la thématique du respect de la nature, les messages écologiques et la qualité visuelle du film peuvent sur le papier déclencher la comparaison, il n’en est rien en réalité!

Car Ayumu Watanabe a une approche toute personnelle du sujet! Il inclut une large dimension métaphysique parfois un peu compliquée à suivre. J’avoue que la scène finale m’a posé pas mal de difficultés de compréhension. Pour être tout à fait franc, je n’ai pas vraiment compris. Entre naissance, big-bang et vision cosmologique de notre planète, j’ai un peu buggué.

Mais cela n’est pas forcément gênant. D’autres messages sont bien plus évidents et perceptibles. Le rappel que la vie sur terre est née des océans (et possiblement venue de l’espace). La nature est belle et riche. Que l’équilibre entre la nature et l’homme est indispensable. L’existence même de la vie est questionné, mis en scène (c’est en tout cas ce que je retiens de la scène finale). Et on peut aussi décider de se laisser emporter par le tourbillon visuel et émotionnel (et aussi musical) proposé par le film. C’est pas mal non plus. 🙂

Une partition de Joe Hisaishi

Je suis très fan du prolifique (et talentueux) compositeur japonais, à qui l’on doit (entre autre) la plupart des BO des films du studio Ghibli ou de ceux du fantasque Takeshi Kitano. Mais il a composé aussi beaucoup de musique de film japonais, comme La Maison au toit rouge. Et je me targue de bien connaitre sa patte que j’arrive à reconnaître en général très rapidement. Mais là, rien, à aucun moment pendant le film je me suis dit « tiens, c’est du Joe Hisaihi ». Et pourtant, à l’écoute de la BO, la « patte » du sensei est bien la. Mais plus en retenue, pas de partition orchestrales ni de grandes envolées lyriques.

Les morceaux sont courts (le plus long fait 3’39). On y retrouve bien sur violon et piano, deux instruments de prédilection de l’artiste. Mais plus inédit dans ses partitions actuelles, des synthés comme à la grande époque (et que le musicien a largement utilisé à ce moment là). On y retrouve son gout pour les musiques un peu « planantes » au synthé sur certains morceaux.

La BO se met vraiment en retrait pour sublimer les émotions du film. Une sobriété voulue par le réalisateur et approuvée par le musicien qui fait ainsi un retour aux sources musical!

Studio 4°C, les rois des projets un peu fous

Si le studio 4°C n’est pas aussi connu du grand public que Ghibli par exemple, il s’est malgré tout taillé une belle réputation auprès des amateurs d’animation. Ils sont par exemple à  l’origine de Mind Game (une dinguerie réalisée par Masaaki Yausa), Amer Béton et du récent Mutafukaz (que je n’ai toujours pas vu). On leur doit aussi une grande partie des courts-métrages Animatrix (pour ceux qui s’en rappellent). Des films qui sortent pour la plupart complétement des sentiers battus. Avec une patte graphique loin des films plus commerciaux et surtout une vraie folie dans le scénario. Bref, si un studio pouvait réaliser les Enfant de la mer, c’était bien Studio 4°C!

Au final

Les enfants de la mer est un magnifique film à ne surtout pas manquer. Une jolie perle dégotée par Eurozoom qui décidément aime l’animation Japonaise! Je regrette toujours un peu que leurs efforts ne soient pas assez récompensés et que leurs sorties restent un peu confidentielles. Car c’est une vraie chance de pouvoir voir ce genre de film sur grand écran. Dommage qu’il soit cannibalisé par les grosses production mainstream bien plus fades.

Mais cela reste une oeuvre à ne pas manquer pour tous les amateurs d’animation de qualité! Profitez-en vite avant qu’il ne soit plus sur vos écrans! C’est une expérience quasi mystique que nous offre ce film. Après, il faut embarquer dedans. Pas sur que les jeunes enfants par exemple y soient réceptifs…

Et pour rester sur le thème des films d’animation un peu hors-normes, Promare sort aussi sur nos écrans. Encore un film distribué par Eurozoom. Le film est réalisé par Hiroyuki Imaishi, garçon avec de très grosses références notament au sein de Gainax (Gurren Lagann, Panty & Stocking with Garterbelt qui sont de sacrés OVNI, même pour l’animation japonaise). Bref, l’animation Japonaise est à l’honneur cet été, et ça fait sacrément plaisir!

9 Note GeeKroniques
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C'est visuellement ébouriffant
On a pas aimé
Parfois difficile de suivre l'intrique et son "mysticisme"
Synthèse de notre avis
Un incontournable pour les fans d'animation de qualité
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Article écrit par Mat

Mat, créateur et admin du site GeeKroniques. Grand fan de séries et de culture Japonaise, je vous parle de mes coups de coeurs et parfois de mes coups de gueule! Retrouvez également mes tutos informatiques sur mon autre site.

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