On a tous des films qui ont marqué notre enfance, notre génération. Pour certains, les références sont «Gremlins», «Le Roi Lion» ou encore «ET», pour d’autres, la saga Harry Potter, «Le monde de Némo» et j’en passe. Mais pour la génération actuelle d’enfants, quels sont les films marquants avec la dose de féerie et de magie qui rend cette époque de l’enfance si importante pour le reste d’une vie?
Trop tôt pour avoir déjà la ou les réponses à cette question, mais il est fort probable pour qu’un studio comme Disney ou un réalisateur comme Steven Spielberg soit derrière pas mal de films cités avec une pointe de nostalgie aux coins des lèvres.
Imaginons alors l’association possible du studio de la souris aux grandes oreilles avec le réalisateur multi-récompensé et apprécié de tous, nous obtenons «Le Bon Gros Géant» ou le BGG pour les intimes!!
«Le Bon Gros Géant» nous conte l’histoire de Sophie, une orpheline, qui va croiser la route d’un géant au coin d’une ruelle sombre et humide de Londres.
SYNDROME DE SCHNOCKOMBRES
Le BGG ou «The Big Friendly Giant» en VO, est une adaptation cinématographique du roman éponyme de l’écrivain Roald Dahl sorti en 1982. C’est l’histoire de Sophie, une petite orpheline anglaise, qui vit ou plutôt combat l’ennui dans un orphelinat londonien. Ce qu’elle aime par-dessus tout, c’est errer dans les couloirs la nuit à la recherche d’aventures, d’histoires et d’un peu de folie. Elle sera entendue lors d’une nuit un peu spéciale durant laquelle elle sera capturée par une mystérieuse créature qui l’emmènera aux pays des Géants afin de garder le secret de son existence aux yeux des humains.
D’abord effrayée, elle va faire connaissance avec Le Bon Gros Géant, un gentil monsieur de 7 mètres de haut au langage assez particulier, mais dont le regard ne peut qu’inspirer compassion, gentillesse et bons sentiments. Une forte amitié va naître entre ces personnages très différents, le BGG faisant découvrir à Sophie son univers et sa science des rêves malgré la présence d’autres géants plus portés sur la consommation de succulents hommes de terre que sur la création de rêves afin de rendre les nuits plus paisibles.
Le BGG est donc une belle histoire d’amitié portée par un duo d’acteur, la jeune Ruby Barnhill dans le rôle de Sophie avec un jeu qui m’a paru assez inconstant, mais dont le côté garçon manqué renforce le caractère téméraire de cette jeune héroïne. Pour incarner visuellement notre géant, Spielberg a choisi de travailler de nouveau avec Mark Rylance, un acteur oscarisé en février dernier dans son film «Le Pont des Espions». On reconnaît aisément les traits de visages de l’acteur britannique dans le faciès de notre gentil géant aux grandes oreilles.
Durant le visionnage du bon gros géant, je me suis dit à plusieurs reprises que le regretté Robin Williams aurait fait un géant parfait et je ne fus pas étonné en lisant par la suite que celui-ci avait été pressenti dans le rôle il y a quelques années lorsque le projet de cette adaptation tournait entre les mains des différents studios et scénaristes hollywoodiens. Pour nous, français, c’est à Dany Boon qu’a été confié la prestation de doublage du gentil géant et je dois dire que le ch’ti s’en sort assez bien en nous faisant rapidement oublier sa véritable voix au profil d’une véritable composition de rôle.
Vous l’aurez facilement compris, «Le Bon Gros Géant» c’est avant tout l’histoire d’une rencontre, d’une belle amitié entre deux personnages que tout oppose, mais qui vont apprendre à «grandir» ensemble face à leurs propres difficultés et un ennemi commun. Classique, certes, mais parfait pour un public jeune qui trouvera dans ce film la dose d’émerveillement, de féerie, de poésie et d’humour pas toujours très fin, mais diablement efficace. Je déplore quand même un 3eme acte assez faiblard dans la narration et la dramaturgie. Si je devais vous faire un résumé rapide et très raccourci de ce film, le BGG est un mélange de l’amitié qui j’ai tant apprécié dans «ET» avec l’aspect conte et magique d’un «Hook»… tiens, tiens, deux autres films de Spielberg…
CE N’EST PAS LA TAILLE QUI COMPTE
Dire qu’on aime Steven Spielberg est devenu d’un commun presque ennuyeux, même un film de Spielberg moins inspiré ou novateur reste une proposition de cinéma de qualité et immanquable pour un cinéphile. Spielberg est un formidable narrateur qui a su passer sans difficulté de film en film, de genre en genre, de la fiction aux témoignages sur l’Amérique, son Amérique. Après 3 films plutôt «sérieux», «Cheval de guerre», «Lincoln» et «Le Pont des espions», Steven is back avec un film plus familial et je dois dire, que sans révolutionner un genre à qui il a donné une influence certaine, on sent que le Monsieur s’amuse avec ce conte à travers une réalisation colorée, rythmée dans laquelle la caméra sert de porte d’entrée dans le Pays des Géants.
Jeu sur les échelles forcément entre notre Sophie humaine, notre Géant de 7 mètres qui lui-même paraît ridicule face aux autres habitants du Pays des Géants. On tombe, on court, on accélère et on est bousculé dans un monde où tout peut nous écraser avec une identification à Sophie renforcée. On inverse les rôles quand notre géant gentil débarque dans le palais de la reine d’Angleterre encore bouleversée par la présence d’un être aussi attachant qu’étrange. La féerie est belle et bien présente grâce à des images très colorées dans lesquelles les rêves prennent vie sous la forme de boule lumineuse fluorescente, mais aussi grâce à des jeux d’ombres et des mouvements de caméra toujours fluides nous permettant de vivre l’aventure proposée à fond sans en louper une miette.
Il faut noter que notre film du jour signe la première collaboration entre Disney et Spielberg, je la trouve assez réussie, mais si «Le Bon Gros Géant» ne restera pas comme un film marquant de la carrière du réalisateur américain. On est loin d’une claque visuelle et visionnaire, on est plus face à un Spielberg en mode diesel: un travail bien fait, mais sans plus. Ça reste quand même une séance de cinéma plaisante, divertissante et accès sur un moment de partage en famille dans un monde fantastique. Visuellement, le personnage du Géant faisait assez peur lorsque les premières images de film étaient sorties, finalement, on s’habitue assez bien au parti-pris esthétique qui colle parfaitement à avec un ensemble cohérent. Le plaisir des yeux y est, mais celui des oreilles aussi avec une nouvelle et toujours appréciable collaboration entre Spielberg et ce bon vieux John Williams, la magie fonctionne également dans cette OST. Je dois aussi mentionner l’excellent travail effectué sur l’ambiance sonore, notamment tous les sons se rapportant à la nourriture, au juteux, au visqueux.
À voir? En cette période tendue, rien de tel qu’un bon film familial by Tonton Spielberg. À déguster avec des bons gros et «savourieux» schnockombres bien juteux et un délicieux verre de frétibulle!!!
- Un film familial, drôle, fantastique et positif !!!
- Une belle et douce histoire d'amitié.
- Une réalisation colorée, rythmée avec une caméra libre comme l'air.
- Un bon Spielberg mais un Steven en mode diesel.
- Un dernier acte un poil léger dans la narration et les effets dramatiques.
- L'humour a base de pets, il faut aimer... Perso, ça marche plutôt bien sur moi!!
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Très cool critique, bon travail Antho !