LE PONT DES ESPIONS

Entre la fin de «Hunger Games», la plaisanterie «Aladin» et le phénomène «Star Wars», «Le pont des espions» a failli passer inaperçu. Un film de Spielberg quand même, un grand monsieur du cinéma qui a su faire rêver les petits comme les grands à travers des films d’aventures tels que les «Indiana Jones», des films repoussants toujours les limites des effets spéciaux comme «ET» et «Jurassic Park» mais aussi des histoires sur l’Amérique avec notamment «Il faut sauver le soldat Ryan» ou encore dernièrement «Lincoln».

Et bien «Le pont des Espions» rentre plus dans la lignée de ces derniers films, ces morceaux d’histoire des USA. En effet Spielberg nous parle aujourd’hui de son Amérique à travers la vie de James Donovan, un avocat de Brooklyn qui se retrouve bien malgré lui au milieu d’une histoire d’espionnage et d’échanges de prisonniers en plein milieu de la guerre froide.

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DES HISTOIRES DE GARS

Sur le papier, le projet autour ce film sentait plutôt bon avec Spielberg à la réal, les frères Coen associés à Matt Charman à l’écriture du scenario et le toujours génial Tom Hanks dans le rôle principal de l’avocat James Donovan. L’association Spielberg – Hanks n’a plus à faire ses preuves et les deux hommes se connaissent plutôt bien avec plusieurs films en communs. «Le pont des Espions» c’est avant tout un film inspiré de faits réels, mais surtout une histoire d’espionnage à l’ancienne en pleine période de guerre froide, donc pas de scènes d’actions et d’explosions comme dans un «James Bond»ou un «Mission Impossible». On est face à la réalité froide, austère presque fantasmée d’une guerre virtuelle opposant deux idéologies dominantes du monde d’après guerre : le bloc communiste soviétique face au monde capitaliste américain.

Spielberg préfère plutôt s’attarder sur les destins croisés d’un espion soviétique démasqué par la CIA en plein cœur de New York et celui d’un pilote américain dont l’avion s’est crashé au beau milieu de l’URSS. Et au milieu de tout ça, un avocat talentueux et juste qui se voit confier dans un premier temps la défense d’un homme de tout accuse d’être un espion «Rudolf Abel», interprété par le surprenant Mark Rylance, et le destin d’un prisonnier de guerre (froide ou pas, la guerre reste la guerre) du nom de «Francis Powers». La première partie du film nous plonge dans le système judiciaire américain qui rejette toutes formes de justice à l’égard d’une menace aux valeurs du pays, le procès d’un homme déjà condamné. J’y ai apprécié la découverte des personnages de Rudolf et Donovan avec d’un côté un homme froid, presque autiste mais pour lequel on a tous envie d’une vraie justice et d’un procès valable, et de l’autre un homme droit, au visage rassurant qui croit aux valeurs de son pays mais qui n’est pas prêt à perdre son intégrité et son humanité afin de défendre au mieux «son gars». L’humanisme est vraiment la valeur principale et le message de ce film, ce n’est pas nouveau chez Steven Spielberg et la deuxième partie de son « pont des espions» va confirmer le message humaniste voulu par le réalisateur.

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LE SAVOIR FAIRE SPIELBERG

Dans la deuxième partie du film, Spielberg nous fait voyager à Berlin pour un échange de prisonnier, la ville symbole de l’opposition entre les USA et L’URSS. On bascule de la justice à tout prix à la négociation pure et dure avec toujours notre avocat de Brooklyn aux manettes. Celui ci va devoir lutter, négocier âprement entre Russes, Allemands de l’est mais aussi avec le poids du gouvernement Américain sur les épaules par le biais de la CIA. Un régal pour le spectateur qui se retrouve au cœur d’une des places fortes de la guerre froide dans une ville de Berlin ravagée par le froid, la présence militaire et dont le mur qui la sépare ressemble à une cicatrice béante de pus et de rancœur.

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Le savoir faire du réalisateur américain n’est pas une surprise pour le public, sa façon de narrer les histoires fait toujours mouche. Dans «Le pont des Espions», le rythme lent semble s’imposer à cause de la lourdeur du sujet mais aussi par la multitude d’informations et de recherches faites pour nous offrir le long métrage le plus cohérent et poussé possible. Vous aurez droit à des beaux mouvements de caméra amples et maîtrisés pour poser les lieux et les paysages, et de la caméra épaule virevoltante et souple pour les moments d’espionnage et de tensions purs, le tout magnifié par des musiques qui oscillent entre des morceaux remplis de bravoure et des compositions plus effacées afin de renforcer le côté secret des transactions entre les deux géants de l’époque.

A voir? Un Spielberg, ça ne se refuse jamais. Surtout avec Tom Hanks en digne fils de l’Amérique, droit dans ses idéologies face à la puissance d’états prêts à tout pour le faire vaciller.

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Article écrit par Anthony

Grand consommateur de films, mais attention : j'aime la qualité!!! SF, fantastique, action, réflexion, comédie, français, étranger, drame, biopic, etc, etc, ... du moment que c'est fait avec le cœur et non avec les pieds!!!

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