Par le pouvoir des dessins animés fait partie de la sélection des sortie Kana que j’ai faite (en plus de Batman Ninja). J’avoue que c’est plus le coté « one shot » qui m’avait séduit pour une chronique. Loin d’imaginer que j’allais avoir un beau coup de coeur pour le manga (et pour sa créatrice).
Par le pouvoir des dessins animés, c’est le récit autobiographique d’Elsa Brants. Un récit qui fait forcément écho au quadra que je suis, car je suis passé par les mêmes étapes! Même si j’ai eu moins de difficultés avec mes parents ou la télé. Et je n’en ai pas fait mon métier (plutôt une passion qui transpire un peu ici).
Une époque il n’y avait pas encore de mangas en France, ni d’internet. La seule source possible de culture Pop Japonaise était alors la télévision. Avec des diffusions plus ou moins aléatoires et souvent peu adaptées au jeune public que l’on était! Et une qualité des plus discutable vu le massacre des VF de l’époque. Mais tout cela était tellement différent de ce que l’on pouvait voir! L’engouement n’a jamais cessé pour beaucoup d’entre nous! Un monde à la fois familier et tellement loin maintenant!
Mais pour Elsa, la passion a été plus loin! Elle est devenu dessinatrice! Mais pas Mangaka au départ, car trop en avance sur son époque! Elle a donc débuté sa carrière en tant que coloriste ou dessinatrice de livres pour enfants. Elle finira par réaliser son rêve d’enfance avec son manga « Save me pythie ».
Avec un ton plein de recul et de mordant, Elsa nous raconte ensuite sa vie de dessinatrice. Et de toutes les difficultés et préjugés qu’elle doit subir. Il faut trouver un éditeur, produire beaucoup de dessins et ensuite espérer que la bd / manga se vendra. Sans oublier les dédicaces, festivals et autre conventions que les auteurs font pour se faire connaitre. Et si les frais leur sont payés (dans la plupart des cas), ils ne sont pas rémunérés.
Elsa explique aussi de manière très pédagogique les différences entre Manga et BD franco-belge et entre dessinateur et mangaka.
Mon avis
Si je connaissais déjà les affres et la difficulté à être dessinateur, j’ai beaucoup aimé ce manga! Déjà, parceque j’ai le même age qu’Elsa et que j’ai vécu beaucoup de ce qu’elle raconte (du moins pour son enfance). Et on sent la vraie Geek! Que l’on aime beaucoup les BO (elle pour travailler, moi pour le plaisir), et notamment Ramin Djawadi!
Blague à part, je pense que le manga est à la fois destiné aux aficionado du genre et aussi à ceux qui sont passés à coté! Car elle prend le temps d’expliquer, elle n’est pas juste dans la référence « geek » (enfin quelque fois quand même). On comprends la passion qui l’anime (remarquez le magnifique jeu de mot de qualité au passage). Un parcours qui force l’admiration!
Mais j’ai surtout beaucoup ri! Énormément d’autodérision, et d’humilité dans ces pages. Elle ne se prends jamais au sérieux. Et c’est vraiment agréable. Elle se moque de plein de choses, mais surtout d’elle-même. Et en même temps, elle se raconte beaucoup au travers de ce manga. Pas forcément incohérent pour quelqu’un qui dit avoir des difficultés à s’exprimer à l’oral. Une grand timide qui s’efface derrière les crayons. Elle nous parle de sa vie, des étapes de création, de ses enfants, de ses difficultés. J’ai pas mal pensé à Hiromu Arakawa et son « Nobles Paysans« , pour la tonalité et l’humour (et c’est plutôt une belle référence).
En exagérant un peu, je dirais qu’Elsa est devenue comme une bonne copine à la lecture de ses pages! En tout cas, c’est quelqu’un avec qui je pourrais m’entendre je crois! C’est un peu bizarre de dire ça, j’en suis conscient. Mais je crois que l’opération séduction a fonctionné sur moi. Pas impossible que je fasse du rattrapage prochainement et que j’attaque Save me pythie! 🙂
Edit : du coup, j’ai commandé le tome 1 de Save me pythie… 🙂
Bref, si vous voulez passer un bon moment avec une passionnée (forcément passionnante) et rire de bon cœur, foncez lire « Par le pouvoir des dessins animés »!
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