Black Mirror, Saison 2

Après une première saison très réussie, Black Mirror et ses récits anthologiques sont de retour. Encore une fois, on part sur 3 récits complètement différents, même si l’on reste toujours dans le domaine de l’anticipation et de la dysotopie. Bref, un aperçu de ce que pourrais être un futur proche. Mais à chaque fois, on se plait à croire qu’il n’arrivera jammais!

Episode 1 : « Be Right Back » (Reviens-vite)

Martha (Hayley Atwell) et Ash (Domhnall Gleeson, emménagent dans une maison perdue dans la campagne. Ash est totalement accro aux réseaux sociaux et semble ne pas pouvoir lâcher son smartphone. Le lendemain, Ash se tue en rapportant la camionnette utilisée pour le déménagement. Martha est effondrée. Mais une autre surprise l’attend : elle est enceinte! Comment va t-elle faire face? Désespérée, elle va essayer une nouvelle application qui permet de faire un clone virtuel d’une personne grâce à son historique sur internet. Un moyen d’apaiser son chagrin?

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Mots clés : deuil, réseaux sociaux

Si de prime abord, on imagine une critique des réseaux sociaux et de leur côté addictif (on imagine assez bien que l’accident de voiture de Ash puisse être dû à de l’inattention provoquée par son smartphone),  il n’en est rien. Très vite l’histoire prend un tout autre tournant et nous parle d’une forme d’immortalité numérique. Un propos que l’on retrouve également dans la saison 2 de Real Humans avec ses clones Hubots. Si le postulat est assez similaire, le traitement ici est bien différent. Car bien vite, tout comme Martha, le spectateur se rend bien vite compte que le Ash numérique n’est finalement qu’un pale ersatz, une copie qui ne fait qu’imiter le comportement de l’original. Mais qui reste bien loin de la complexité d’un être humain, incapable de comprendre des phrases ironiques ou bien même de se mettre tout simplement en colère. Bref une illusion qui ne peut pas satisfaire les proches, contrairement aux clones numériques de Real Humans. De toute manière, peut-on se réduire à ce que l’on poste chaque jour sur les réseaux sociaux? Je ne pense pas, chacun ayant son jardin secret qu’il garde par devers lui.

L’épisode baigne dans une ambiance très réaliste et nous offre encore une fois une belle histoire d’anticipation un brin flippante. L’aspect anticipation est apporté par petite touches : le téléphone « transparent » (vu aussi dans Extant), la table de dessin numérique de Martha (que j’ai trouvé très sympa), plein de petits éléments qui semblent tout à fait envisageables dans un futur proche. Du coup, le clone numérique et son avatar « physique », bien plus avancé technologiquement, parvient à rester assez crédible.

 

Episode 2 : « White Bear » (l’ours blanc)

Victoria Skillane (Lenora Crichlow), une jeune femme se réveille dans une chambre. Désorientée, elle semble avoir perdue tous ses souvenirs. Elle sort de la maison ou elle se trouve et croise de nombreuses personnes qui ne font que la filmer ou la photographier avec leurs portables, personne ne lui répond ou ne fait mine de lui venir en aide. Puis, une voiture s’arrête, un homme masqué en sort et s’arme d’un fusil de chasse pour faire feu sur Victoria. Une longue traque commence alors!

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Mot clé : justice

Encore une vision sombre et cynique dans cet épisode qui mélange allégrement justice et parc d’attraction. Si je peux comprendre un certain sentiment de vengeance ou de revanche des victimes envers les bourreaux, cela n’implique pour autant pas une telle dérive et un tel acharnement. On peut y voir une forme de purgatoire 2.0, ou une version moderne du mythe de Sisyphe, avec un châtiment qui recommence chaque jour, encore et encore. Mais le plus effrayant, c’est que finalement, on trouve ça « presque » plausible. Certes, je pense qu’on est loin d’une justice spectacle jusqu’à ce point extrême, mais je me dis que ça pourrait dériver jusqu’à la un de ces jours!

 

Episode 3 : The Waldo Moment (L’instant Waldo)

Waldo est un personnage virtuel manipulé par Jamie Salter (Daniel Rigby), un comédien raté. Il interviewe des hommes politiques qui croient se rendre à une émission pour enfants et les tourne en ridicule. L’émission à un gros succès (tu m’étonnes), mais Jamie n’est pas heureux pour autant. Enfermé de ce rôle, il accumule les gags gras et en dessous de la ceinture. Ce n’est pas très glorieux, mais c’est ce qu’on attends de lui. Enfin de Waldo plutôt! Puis un jour, Jack Napier (Jason Flemyng), le producteur de l’émission a une idée de génie : et si waldo se présentait aux élections locales? Jamie n’aime pas l’idée, mais Jack qui détient les droits ne lui laisse pas vraiment le choix.

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Mot clé : Marionnette

L’épisode est plaisant, mais reste le moins réussi des trois. Certes l’aventure de Waldo n’est pas sans rappeler la démarche de Coluche chez nous lors des élections présidentielles, mais j’ai trouvé le final très excessif et pas vraiment crédible. Un amuseur publique, qu’il soit réel ou virtuel peut venir perturber la vie politique un temps, mais fonctionner juste sur le « tous pourris » ne peut pas fonctionner éternellement, il faut bien à un moment donné faire des propositions concrètes. Et même une fois élu, on ne peut pas rester dans un modèle d’opposition, puisque le pouvoir est notre. Ceci étant, avec l’agacement que l’on éprouve tous plus ou moins envers nos politiques, autant élire un charlot qui nous fasse rire! Pour la petite histoire, ceux qui suivent Outlander auront reconnus Tobias Menzies dans le rôle du politicien endurci!

Le mot de la fin

Encore une fois, cette saison 2 frappe fort! On reste encore une fois dans un pur registre d’anticipation qui fait toujours un peu froid dans le dos car on se dit que parfois, la réalité n’est pas loin derrière la fiction. Black Mirror continue donc de convaincre, de faire réfléchir tout en nous faisant un peu flipper.  Du coup, on regrette toujours le format court de la série avec uniquement trois épisodes et en même temps, on se dit que cela permet de bien travailler les épisodes. Évidemment, anthologie oblige, tous les épisodes ne se valent pas, et comme je vous l’ai dit, j’ai trouvé le troisième un peu plus faible sur sa chute. Ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas bon, hein! Je continue donc à chaudement recommander cette très bonne série Anglaise!

 

Black Mirror, Saison 2
8.5 Note GeeKroniques
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Article écrit par Mat

Mat, créateur et admin du site GeeKroniques. Grand fan de séries et de culture Japonaise, je vous parle de mes coups de coeurs et parfois de mes coups de gueule! Retrouvez également mes tutos informatiques sur mon autre site.

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