Le héros est une figure populaire qui ne date pas d’hier! Les mythes et légendes terriennes regorgent de héros depuis la nuit des temps! Ces mythes millénaires sont parvenus jusqu’a nous, que cela soit celui de Hercule le demi-dieu ou même celui plus ancien de Gilgamesh, le roi sumérien. Ces figures héroïques ont bien sur évoluées pour donner d’autre genre de héros comme le prince charmant des contes de fées. Et puis plus proche de nous, certains ont pris une dose de super, c’était la naissance des super héros, qui sont en train de faire leur grand retour en force sur nos écrans. Un retour quasi héroïque de Marvel qui était moribond et has been il y a 10 ans! Bref, le héros si il reste toujours présent ne cesse d’évoluer et de se réinventer.
Le héros, un personnage multi-facettes
Et puis le héros a désormais de nombreux visages. Si le prince charmant sans défauts à laissé la place aux mutants en collants moulant qui ont une vie plutôt compliquée, l’émergence d’un héros procède elle aussi de bien de manières différentes. Il y a celui que le destin va conditionner à devenir un héros (acquisition de pouvoirs, meurtre de ses parents), celui qui se retrouve érigé au rôle de héros alors qu’il a rien demandé, et puis il y a celui qui est l’antithèse du héros. Et ce anti-héros, on le retrouve de plus en plus. Pourquoi? Parceque simplement, il reste un humain avec ses défauts, ses doutes, pas une simple machine à casser du méchant et à sauver des princesses à la chaîne! Vous devez vous dire « mais ou il va avec sa diatribe sur le héros? Il devait pas nous parler de Space Dandy? ».
Anti-héros, mon amour!
Justement, Space Dandy, c’est le anti-héros par excellence. Je dirais même presque la caricature du anti-héros à ce niveau-là. Le mec beau gosse sur de lui qui se la joue, mais qui en fait n’assure pas un radis. Prétentieux, macho, versatile, froussard, c’est un aventurier raté qui traque les aliens rares pour pouvoir les faire enregistrer. Mais il semble passer le plus clair de son temps à mater les serveuses en petite tenue du boobies, une chaîne de restaurants qu’il fréquente assidûment! Il a beau de présenter à la James Bond auprès des femmes, il tient plus de notre OSS117 national que du flegmatique agent anglais. Oui, Space Dandy, c’est un beauf qui passe son temps à mater les filles, manger et rabaisser son robot à tête d’aspirateur, QT, ce dernier ne cessant de mettre en exergue le comportement au mieux irrationnel, au pire crétin de son propriétaire!
Mais dès le départ, on découvre que ce looser flamboyant (oui je sais, il y a un côté antinomique dans cette association) est appelé à jouer un rôle déterminant dans une guerre intergalactique! L’empire Gogol cherche à mettre la main sur Space Dandy qui semble jouer un rôle déterminant dans leur plan de bataille. Sauf que visiblement, soit le chasseur d’alien est très chanceux, soit les Gogols sont un peu crétins (oui, je sais, elle est facile), mais ils vont constamment rater leur cible! Un petit coté « Team Rocket » pour des méchants presque sympathiques.
Pour autant, le portrait n’est entièrement à charge, et on découvre que sous l’épaisse carapace d’assurance crane se cache un cœur d’artichaut! C’est le cas dans l’épisode 5 ou Dandy préfère renoncer à une prime pour permettre à la jeune extraterrestre qu’il a capturée de retrouver sa famille. Un vrai sentimental au fond (très très au fond de lui). Mais c’est finalement ce qui rend le personnage attachant au final.
Du coté intrigue, on est finalement plus dans le registre de l’anthologie, car si les personnages principaux demeurent, les différentes histoires ne sont pas liées entre elles. On découvre très vite que cela permet de libérer l’imagination des scénarii! En effet, cela permet d’imaginer des fins les plus loufoques possibles (transformation en zombie, voyage dans le futur,..) sans que cela prête conséquence pour le prochain épisode qui repartira sur un tout autre pied en faisant abstraction de l’épisode précédent! Du coup, tout peut arriver, on est à l’abri d’aucune idée loufoque! Et de ce côté, on va être servis! Le tout est emballé dans un univers très coloré et fun, doté d’une bonne animation! Le style graphique change parfois d’un épisode à l’autre puisque c’est à chaque fois une équipe différente qui assure la réalisation.
Fun ou juste bas de plafond?
A la lecture de cette première partie, vous l’aurez sans doute compris, Space Dandy est assez segmentant! Soit vous appréciez le côté fun et outrancier (assumé) de la série qui est somme toute assez relaxant, soit vous allez rester horrifié par le côté bas de plafond du héros! Car on est loin de la complexité d’un Evangelion, ou des questionnements d’un Ghost In the Shell, ici, c’est repos des neurones et on fait bosser ses zygomatiques! Un parti-pris avec lequel il faut être en phase avant de démarrer l’animé sous peine d’encaisser une sérieuse déconvenue!
Déconvenue qui peut s’accentuer en regard du réalisateur Shinichiro Watanabe, à qui l’on doit des classiques comme Cowboy Bebop, le fabuleux Macross plus, ou le plus délirant Samourai Champloo. Ici, encore une fois, on est dans un registre différent, bien plus léger, comme si Shinichiro Watanabe avait voulu se libérer de gros projets complexes. Coté musical, si l’on reprend les examples précédents, on est là aussi très loin des BO dantesques de Cowboy Bebop ou de Macross Plus composées par Yoko Kanno ou celle très étonnante de Samourai Champloo qui envoi du Hip Hop et du rap pour un animé se déroulant à la période Edo!
Mais la question que l’on doit se poser, c’est plutôt « doit-on attendre un chef d’oeuvre à chaque fois de la part de Shinichiro Watanabe sous prétexte qu’il en a quelques uns à son actif? » Pas sur! Tout comme j’apprécie en tant que spectateur de voir une oeuvre « légère » de temps en temps, je pense qu’un créateur doit aussi apprécier se consacrer à un projet plus « fun » de temps à autre. Non?
Clin d’oeil SF / annecdotes
La série regorge de clins d’oeils et de références, en voit un petit florilège :
- L’alien terrifiant qui à l’apparence d’une jeune fille / Little Aloha, le vaisseau de secours qui se transforme en mecha (ep 3)
- Dans l’épisode 4, l’histoire s’approprie le mythe du Zombie à sa façon! Tous deviennent des zombies (y compris QT), et finalement finissent par s’accommoder tant bien que mal de cet état de fait. Voir profitent de cet état de fait! Car incapable de capturer des aliens à cause de leur état de Zombies, et complètement fauchés, Dandy fait valoir son décès pour toucher son assurance vie! De quoi tordre le cou au Zombies « classiques » tout en faisant un hommage à Romero en fin d’épisode!
- Dans l’épisode 7, on part dans une folle course façon Satanas et Diabolo, ou tous les coups sont permis! La technique secrète de Dandy? Prendre de la vitesse grâce à des explosions (et il va y en avoir).
- Dans l’épisode 11, la série revoit à sa façon le théorème du chat de Schrodinger qui image la physique quantique. Ici pas de chat mort / vivant, mais une boite qui contient un extra-terrestre qui efface les souvenirs. Si on ouvre la boite, on l’oubliera, et si on l’ouvre pas, on ne pourra pas vérifier ce qu’il en est.. Et le scénario de l’épisode est entièrement articulé autour de cette idée..
Au final
J’ai passé un très bon moment avec Space Dandy! De la belle animation, du délire poussé assez loin (pas autant qu’un Stocking et Gaterbelt ceci dit), de quoi ne pas s’ennuyer! Certes ce n’est pas l’animé du siècle (ce qui n’est pas sa prétention d’ailleurs), mais de quoi passer un bon moment si on rentre dans le délire proposé! Cette première saison laisse évidement les questions de fond en suspend, j’ai hâte d’attaquer la suite pour découvrir notamment pourquoi l’empire Gogol cherche à lui mettre la main dessus!
Si vous êtes amateurs d’humour absurde, vous devriez passer un bon moment, tout comme moi! Il me reste à regarder la seconde partie de l’animé pour découvrir enfin quel est le rôle de Dandy dans la guerre galactique qui se déroule en arrière plan.