Westworld, c’est le nouveau fils prodigue pour HBO qui cherche un successeur à Game Of Thrones, son plus grand succès qui va arriver à son terme dans 2 saisons. Un pari artistique et économique pour le network qui joue ici une partie de son avenir. Pari relevé par le pilote?
Westworld, c’est un parc unique en son genre! Une reconstitution d’une ville du Far West habitée uniquement par les « Hôtes », des androïdes programmés pour jouer un scénario bien défini. Ces 400 robots sont jetés en pâture à de riches visiteurs, les « newcomers », les arrivants en VF. Et vu le prix d’entrée du ticket, ces arrivants veulent en avoir pour leur argent! Sexe, meurtres et violences en tous genres seront le quotidien de ces androïdes. Mais « heureusement », leur mémoire est effacée tous les jours et ils repartent frais comme au premier jour tous les matins (on assistera à plusieurs « cycles »). Ou sont purement et simplement remisés pour ceux qui sont hors d’état.
Mais bien sûr, un petit grain de sable va venir se glisser dans cette machine parfaitement huilée depuis de longues années. Dans la dernière mise à jour des androïdes, Le Dr Robert Ford (Anthony Hopkins), créateur et directeur du parc a introduit quelques modifications de son cru qui vont visiblement perturber les machines. Alors que Theresa Cullen (Sidse Babett Knudsen), la directrice des opérations du parc propose de mettre hors service les machines qui ont été mise à jour, Lee Sizemore (Simon Quarterman), le directeur de la narration du parc (le scénariste du parc) refuse afin de ne pas perturber les différentes histoires jouées par les machines. Une décision soutenue par Bernard Lowe (Jeffrey Wright), le directeur de la division programmation.
The show must go on comme on dit en Amérique! Mais est-ce une sage décision pour le parc et ses visiteurs?
Mon avis
Ce premier épisode de Westworld transpire de l’ambition de HBO! Tout est comme le parc d’attractions, hyper millimétré et ne laissant place à aucune improvisation. Les effets spéciaux sont irréprochables, les décors naturels sentent la poussière et le Far West. Bref, on est dans l’ambiance sans aucun doute. HBO n’a visiblement pas mégoté sur le budget!
Le tout est soutenu par un cast assez impressionnant et bien dans ses bottes! En tête d’affiche, on retrouve donc Sir Anthony Hopkins dans le rôle du patron un peu excentrique et cachottier de Westworld et Ed Harris dans le rôle d’un méchant tout de noir vêtu (oui, je sais, c’est vachement original). Mention spéciale à Evan Rachel Wood qui interprète une Dolores plutôt touchante. Du côté des seconds rôles, j’ai eu le plaisir de retrouver Shannon Woodward (la Sabrina de l’hilarante série Raising Hope).
Une sacrée équipe technique
Non content d’avoir choisi une histoire écrite par Michael Crichton (la série est adaptée de son film Mondwest) le papa de cartons comme Jurassic Park ou la série Urgence, HBO s’est adjoint une équipe de choc pour Westworld! La série est produite par J.J Abrams (que l’on ne présente plus), Bryan Burk (Lost, Fringe, les reboot cinéma de Star Trek), Jonathan Nolan (le créateur de POI). De sacrées belles références tout de même! On note aussi la présence de Ramin Djawadi à la BO (c’est lui le compositeur des BO de GOT). Bref, là aussi, HBO met le paquet!
Les perspectives
Il y a évidemment beaucoup de pression sur HBO, Westworld étant d’ores et déjà perçu comme le nouveau GOT de la chaîne. Un sacré challenge qui semble en passe d’être réussi pour le moment vu les excellents chiffres d’audience pour la série qui fait aussi bien que le premier épisode de True Detectives (le meilleur chiffre de la chaîne).
Ce pilote a par ailleurs déclenché une vague d’avis ultra favorable sur les réseaux sociaux. Une vague à laquelle je me range, mais avec une réserve de taille. Ce premier épisode tout aussi réussi qu’il soit ne propose guère de nouveautés pour un amateur de SF. Le thème des androïdes humanoïdes qui se révoltent est déjà abordé dans le mythique Blade Runner (le livre et le film) ou plus récemment au travers de la série suédoise, Real Humans ou le film Ex-Machina. Le mode de fonctionnement en boucle des androïdes n’est pas sans rappeler la fameuse boucle temporelle mise en scène dans le culte « Un jour sans fin ». Quant à la création des androïdes, elle m’a énormément fait penser à celle vue dans le magnifique générique d’introduction du film d’animation « Ghost in the Shell ». Bref, un emballage chatoyant pour un contenu plutôt classique et somme toute pas vraiment original pour un sou.
J’attends donc de la série qu’elle m’emmène en dehors des sentiers battus. Un exercice qui semble compliqué dans la partie western qui suit les règles du genre, mais que j’estime possible pour la partie SF. Mais là encore, quand on parle de SF grand public, on retombe souvent dans une simplification ou un minimalisme pour ne pas perdre ceux qui ne sont pas familiers ou amateurs du genre. Un parti-pris qui entraîne la perte irrémédiable des aficionados du genre. Une crainte qui me touche directement..
Au final
On le voit donc, la marge de manœuvre de la série reste bien mince. J’ai envie de croire au projet. Mais je crains fortement que la sortie de route soit quasi inévitable. D’autant que je vois mal comment faire durer la série plusieurs saisons. A moins de prendre des risques, comme faire sortir l’intrigue en dehors de son contexte original (celui du parc). Un pari qu’avait pris la série Helix pour sa seconde saison.
La série est disponible en VOSTFR dès le lendemain de la diffusion US sur OCS (voir quelques heures après avec le service VOD OCSGO).
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