Raised by wolves, saison 1

Raised by wolves, comme son titre ne le laisse pas deviner est une série de SF américaine (rien à voir avec la série UK éponyme). De la SF noire, poisseuse, qui vous colle à la peau et qui vous prend aux trippes. Autant vous dire que si vous cherchez de la légèreté en ces temps troublés, vous feriez mieux de passer votre chemin!

Les loups en question sont « Mother » (Amanda Collin) et « Father » (Abubakar Salim), un drôle de couple d’androides qui vont élever des enfants sur Kepler-22b, une planète peu accueillante et qui va leur réserver quelques surprises! Les « Loups » sont donc ce couple hors-norme!

Father & Mother

On va progressivement comprendre comment ils en sont arrivés la. La terre est dévasté par une guerre de religion entre les adorateurs de Sol, les « Mithraïques » et les athées. A tel point que le seul espoir de survie de l’humanité est de fuir la terre. Les Mithraïques remplissent donc des arches avec leurs fidèles qui vont voyager de longues années en hivernation vers Kepler-22b. Mais les athées ont eu une autre idée. Envoyer Père et Mère dans un vaisseau ultra-rapide (chose impossible pour des humains) avec des embryons pour arriver en premier.

Mais rien ne va se passer comme prévu (of course)! Les enfants vont mourir de maladie les uns après les autres. Si bien que quand les arches Mithraïques arrivent sur Kepler-22b, il ne reste que Campion (Winta McGrath), un jeune garçon âgé de 12 ans.

Et Mère va alors utiliser ses pouvoirs de « robot tueur » pour faire se crasher les arches juste après avoir récupéré (enfin plutôt kidnappé) une poignée d’enfants. C’est beau l’amour maternel quand même! La poignée de Mithraïques qui a survécu va se mettre en quête de leurs enfants et de Mère pour lui régler son compte. Parmi eux, Mary (Niamh Algar) et Caleb (Travis Fimmel), deux athées qui ont tués les parents du jeune Paul (Felix Jamieson) pour prendre leur place sur l’arche. Leur « fils » est parmi les enfants enlevés par Mère.

Mon avis

Il y a un peu de Dune dans ce « Raised by wolves », notamment avec la prépondérance de la religion, et l’aspect désertique de Kepler-22b et ses mystérieux gouffres et créatures difformes. Mais la série pose ses propres thématiques. Comme l’éducation d’enfants par des machines, avec le décalage que cela apporte. Ou la (forte) critique de la religion avec son fanatisme qui empêche tout esprit critique et qui mène à une société à la structuration moyenâgeuse. Le mysticisme qui va s’emparer de Caleb va aussi être très troublant et démontrer que personne n’est épargné.

Tout cela forme un tout très dense, très riche. Ce qui n’est pas si courant pour une série de SF.

De la difficulté d’élever des enfants!

La créateur de Mère et Père (en en découvrira un peu plus à ce sujet en cours de saison) a beau avoir donner les meilleures instructions à ses androïdes, le décalage est (forcément) immense. Et la série s’en amuse souvent. Les blagues de Père ne font jamais rire Mère (et pas toujours le spectateur faut dire). Mais lorsque les enfants devront faire un choix entre des adultes humains et Père et Mère, leur choix sera sans appel. Et ce, malgré qu’ils aient été kidnappés par Mère (à l’exception de Campion). Un robot rationnel et juste serait-il donc préférable à un humain par essence peu fiable et pas toujours rationnel? Vous avez 4 heures!

C’est en tout cas l’orientation prise par la saison 1. Après, je schématise un peu, tout ne sera pas aussi tranché. D’ailleurs le choix d’un androïde aux pouvoirs mortels pour jouer le rôle de mère (et de génitrice) ne manque pas d’une certaine ironie je trouve! Mais pour le coup colle bien au coté « Loup ».

Mother en mode « nécromancienne » (même si aligne les cadavres plus qu’autre chose)

Mithraïsme

Cette religion, quoique différente de celle présente dans la série, a bel et bien existée. Le culte originaire d’Iran a ensuite évolué et a eu une certaine popularité dans la rome antique, notament auprès des soldats de l’époque. D’ou sans doute l’aspect militaire des Mithraiques dans leur organisation.

La religion et le divin

La religion est au coeur de Raised by wolves puisque c’est la raison du voyage vers Kepler-22b. Enfin la conséquence de la guerre de religion. Mais on ne va pas avoir un clivage Croyants / Athés. Pas plus qu’un affrontement humains / androides d’ailleurs. La frontière va rester perméable, mouvante. Campion, éduqué de manière agnostique, va se poser des questions existentielles et religieuses. Et Caleb, va passer peu à peu du statut d’Athée convaincu à celui de prophète illuminé qui pense être le messager de Sol! Et qui n’hésitera pas à supprimer tous ceux qui se mettront en travers de son chemin. A tel point que l’on finis par ne plus savoir si il s’agit d’une « vraie » ferveur religieuse ou d’un pétage de plombs complet (« I’am your king »).

Les soldats de SOL

Et malgré un environnement futuriste et technologique, la série laisse une part au surnaturel. Un surnaturel qui peut être perçu comme une intervention divine pour certains (les voix et les visions). Mais je me dis que cela finira par avoir une explication rationnelle à un moment. Ou pas d’ailleurs (on verra).

Même Mère va en arriver à « déifier » son créateur. Ou du moins à lui porter une considération qui en est très proche.

Religion et manipulation des masses

Très rapidement, la société Mithraique apparait comme hyper structurée et rigide. Dominée par un « clergé » qui régit le reste de la population qui lui doit une obéissance sans faille. Une « dictature » religieuse qui permet de mobiliser et de diriger sans problème. Cela ne va pas aussi loin que dans Dune ou par exemple les religions sont « crées » par les Bene Gesserit qui se servent de prophéties pour leurs besoins à venir.

Pour autant, les Mithraïques attendent un prophète qui viendra les sauver. Sera-t-il le jeune Paul? Ou Campion? Ou encore Caleb? Difficile d’y voir clair à ce propos pour le moment.

Une série pas de Ridley Scott

Certes Ridley Scott est l’un des producteur exécutif de la série et il a réalisé les deux premiers épisodes. Mais c’est « tout ». Raised by Wolves n’est pas SA série, même si on y retrouve des thématiques SF qui lui sont chères.

Juste un petit coup de gueule envers certains argumentaires marketings qui veulent te vendre du rêve. 🙂

Un final déstabilisant

Le dernier épisode permet de conclure certains pans de l’histoire, tout en laissant en suspens des trucs chelous! Certes, on se dit « vivement la saison 2 » et en même temps « pas tout capté ».

Si le sujet des « créatures indigènes » se clarifie quelque peu (pas complétement), tout ce qui se passe sur la planète et ses mystérieux trous prend une tournure mystico-absconde! Je ne veux pas trop en parler pour ne pas spoiler, mais ce qui va arriver à Père et Mère est tout de même complétement incompréhensible…

Et une arrivée de dernière minute risque de remettre en cause pas mal de chose.

Au final

Raised by wolves est une série déstabilisante. Parfois glauque, dérangeante, elle jette un regard sans fard sur son propos. Et ne brosse jammais son spectateur dans le sens du poil. Le tout est amplifié par une colorimétrie la plupart du temps terne et déprimante. Il y a toujours des trucs qui volent dans l’atmosphère (sans qu’on sache vraiment si il s’agit de neige, de poussières ou d’autre chose). Bref, ambiance déprime sur Kepler-22b! On est pas ici dans dans la SF pop et colorée! Plutôt du K-Dick sous acide léger. 🙂

Ambiance déprime du dimanche soir garantie

Malgré tout on se prend de sympathie pour ce couple de robots et les enfants. Et on suit leurs péripéties avec inquiétude! Et la série se ménage suffisamment de sujets pour une saison 2 (déjà validée juste après la diffusion de la saison 1) riche. Quel sont les intentions du dernier rejeton de Mère, qui sont les vaisseaux arrivés (des athées ou un autre courant religieux)? Et aussi, que se passe-t-il sur Terre? Pendant les 12 ans de voyages, que s’est-il passé là-bas? Je verrais bien un épisode de la saison 2 nous le raconter.

Techniquement, c’est ultra propre et convaincant. Clairement HBO ne lésine pas sur les budgets et ça se voit. Le duo d’androïde incarné par Amanda Collin et Abubakar Salim est tout particulièrement convaincant. A la fois très « robotiques » et très touchants.

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Article écrit par Mat

Mat, créateur et admin du site GeeKroniques. Grand fan de séries et de culture Japonaise, je vous parle de mes coups de coeurs et parfois de mes coups de gueule! Retrouvez également mes tutos informatiques sur mon autre site.

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