Les séries mettant en scène des adolescents sont légion chez nos amis américains ou même anglais. C’est par contre un « genre » complètement sous représenté chez nous. Un vide que OCS a décidé de combler avec cette première saison de la série « Les grands ».
Les grands en question, ce sont les élèves de 3ème d’un collège que l’on va suivre tout au long de leur année scolaire. En cette rentrée pour les grands, 2 événements majeurs : l’arrivée de distributeurs de capotes dans les toilettes installés à la demande du proviseur et l’arrivée de Marie-Joséphine (Adèle Wismes), dite MJ, une jeune rebelle aux cheveux couleur « betterave » (dixit Hugo). Selon le proviseur, 25% des élèves vont faire l’amour la première fois cette année, d’ou l’installation du distributeur. Certains vont être perturbés par cette installation, d’autres vont tout faire pour faire partie des « happy few »…
On va découvrir la petite bande d’amis qui va « adopter » MJ dans leur cercle amical :
- Avril (Pauline Serieys), la rêveuse du groupe qui attend son prince charmant. En l’occurrence, c’est pour elle son ami de toujours Ilyes, mais qui ne la « capte » pas vraiment.
- Ilyes (Sami Outalbali), le sportif du groupe qui se pose pas mal de questions sur sa sexualité. Si on devine rapidement qu’il se sent attiré par les garçons, il semble avoir beaucoup de mal à l’accepter (sa mère qui semble être une militante de « Une manif pour tous » et qui tient un discours réactionnaire anti-gay ne semble pas étrangère à cela)
- Boogie (Grégoire Montana), c’est le boute-en-train de la bande. Fort en gueule, il fait moins le malin quand il s’agit d’aborder une fille sans se faire jeter comme un gros lourd qu’il est. Un comportement que l’on comprend mieux lorsque l’on découvre son père.
- Hugo (Théophile Baquet) celui que tous surnommaient « gros flan » l’année passée a bien changé! Il a pris 10 cm et perdu tous ses kilos superflus. Il va tout à coup avoir un succès auprès de la gent féminine qu’il va bien avoir du mal à gérer.
Tout ce petit monde va interagir et grandir dans cet univers en huis clos qu’est le collège pendant une année scolaire.
Mon avis
Une chronique douce amère qui laisse la part belle aux jeunes personnages qui ne sont pas encore des grands, mais qui sont sur le chemin de l’être. Peu d’adultes visibles dans la série, hormis le principal, quelques professeurs et un attachant concierge grognon, mais très sympa (une vraie volonté des créateurs de la série).
Des personnages à la recherche d’eux-mêmes comme on peut l’être à cet âge (et même encore plus tard) auxquels on s’identifie rapidement, même si c’est un passé déjà un peu loin dans mon cas. Même si leur quotidien a changé par rapport au mien à leur âge (internet est passé par là), on retombe en enfance avec eux vitesse grand V! On s’identifie à peu de chacun d’eux. A ce moment clé que l’on a tous vécus et ou tout est possible. Pas encore adulte, mais plus des enfants, une infinité de possibilités à venir. Et je réalise que mon fils aîné est en plein dedans. Opération prend un coup de vieux dans ta face.. 🙁
Le collège, un huis clos fantastique
Les grands prend le parti-pris de dépeindre le collègue comme un vrai huis clos (on ne verra pas les personnages en dehors de ce contexte). Seule petite entorse, le toit où ils se retrouvent, qui même s’il est situé lui aussi dans le collège, forme un environnement à part. Un havre en dehors des règles du collège et loin des adultes. Cela m’a d’ailleurs fait penser à la série anglaise Misfits dont les protagonistes squattent le toit du « communauty center » ou ils effectuent leurs travaux d’intérêts généraux de la même manière.
Mais c’est aussi une façon de mettre en avant le côté important de l’école. C’est là où il se passe plein de choses finalement. Là où on interagit le plus avec les autres.
Collège, ton univers impitoyable!
Les grands dépeint sans fard aucun l’impitoyable univers scolaire. Ou les moqueries et les brimades peuvent pousser certains au pire. L’homosexualité et les réactions face à cela y sont également abordées. Mais cela reste la toile de fond de la série. Pour moi l’idée première reste l’histoire de ce groupe d’ados et leur évolution. On va rire et pleurer avec eux.
De manière assez logique, la série propose une ambiance musicale electro très présente qui colle très bien au thème. Mais on ne tombe pas là non plus dans un jeunisme, la musique vous parlera aussi si vous avez plus de 15 ans.
Du réalisme, mais pas que…
Mais tout cela est tempéré par quelques écarts envers la réalité comme dans l’épisode 5 ou Boogie, rongé par le remord est victime d’hallucinations! Une jolie façon d’humaniser un peu le personnage du bouffon de la bande. On a également le clin d’oeil à Lazy Company dans l’épisode 3 ou le film du ciné club est en fait un extrait du mariage de la Jane et de Nils. Si cela reste un clin d’oeil « maison » car les deux séries sont produites par empreinte digitale, le fan de Lazy Company que je suis a bien apprécié l’idée. D’ailleurs, même si c’est dans un tout autre genre, j’ai trouvé que le générique tout aussi réussi et original que celui de sa grande sœur.
Au final
Les grands réussit son pari de faire une série sur les ados, mais qui s’adressent à tous. Si les adultes sont peu présents, on s’identifie assez rapidement aux jeunes protagonistes de la série. Sans doute aussi parce qu’un effort a été porté notamment sur les dialogues qui n’emploie pas trop de vocabulaire « djeuns », et qui reste intelligibles pour tout et assez intemporel. Bref, une série qui a tout d’une grande à ne pas rater donc! Sachez qu’une saison 2 est déjà prévue! En attendant, si ce n’est pas déjà fait allez donc voir la première saison sur OCS!
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