Je n’attendais pas spécialement plus que cela la série Legion. J’avoue commencer à me lasser un peu des séries de super héros. La saison 4 de AOS m’ennuie, je n’accroche pas aux séries du genre proposées par Netflix, bref, l’excitation du début s’est très clairement estompée. Mais ça, c’était avant de voir le pilote de Legion..
Legion, c’est l’histoire de David Haller (Dan Stevens), un mutant surpuissant (c’est le fils de Charles Xavier et de Gabrielle Haller). Mais de cette filiation, il n’en sera pas question. Car David ne semble pas conscient de son héritage ni de ses pouvoirs. Diagnostiqué schizophrène depuis son plus jeune âge, il n’a pas conscience d’être doté de pouvoirs et se retrouve trimbalé d’hôpital en hôpital.
C’est d’ailleurs dans un hôpital psychiatrique qu’il va rencontrer Sydney « Syd » Barrett (Rachel Keller), une jeune femme qui ne supporte pas qu’on la touche (on découvrira pourquoi plus tard). Leur complicité sera immédiate et Syd va devenir la petite amie de David. Mais les événements vont se précipiter et le petit couple va être séparé. Une fois sorti de l’hôpital, David va rechercher la jeune femme, mais elle ne semble avoir aucune existence tangible. Syd est-elle un fantasme né de l’esprit de David ou est-il victime d’un vaste complot?
Mon avis
Legion se distingue sur beaucoup de plans des autres séries du genre. Voyons cela un peu plus en détail..
Le parti pris visuel
Ce pilote affiche une ambiance intemporelle. Ou plutôt une temporalité fluctuante! Si l’hôpital psychiatrique fait très années soixante, à la fois sur la déco et les couleurs, le reste n’est pas aussi marqué. Difficile, voire impossible dans l’immédiat de « dater » l’action de ce pilote. Une impression qui va se poursuivre dans le second épisode.
Le parti pris narratif
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’a ce niveau, le pilote ne se facilite pas la vie avec une construction avec de nombreux flashbacks. Un pari casse-gueule, mais que le pilote réussi de manière assez brillante je trouve. Si on est un peu perdu au départ, j’ai trouvé que les pièces du puzzle s’emboîtent bien et que l’on termine le pilote avec une idée assez claire de ce qui se trame et des forces en présence. Mais certains ont été un peu déstabilisés par cette façon de raconter l’histoire (et je peux le comprendre).
Mais c’est réussi et en adéquation parfaite avec l’état mental de David. On est finalement mis en condition par cette narration qui met en lumière l’esprit perturbé de David. Il ne sait plus si il doit croire ce qu’il voit ou ce que lui disent les médecins. Un parti-pris qui va se poursuivre ensuite avec l’exploration des souvenirs de David dans le second épisode.
Les pouvoirs en retrait
Il est finalement peu question de supers pouvoirs, même si cela reste bien sur un fil rouge important. Car la vie de David est émaillée d’incidents ou ses pouvoirs s’expriment de manière inconsciente. L’événement le plus spectaculaire sera d’ailleurs une manifestation psychokinétique de la colère de David! Une scène incroyable tournée à l’ancienne (sans image de synthèse). Le seul trucage sera d’incruster l’acteur qui n’était pas présent physiquement lors de l’explosion réalisée avec des pompes à air comprimé et filmée avec une caméra ultra-rapide.
Les pouvoirs restent finalement au service de l’histoire plutôt que d’assurer le spectacle. Le couple David-Syd rappelle par ailleurs celui de Pushing Daisies. Car même si la cause ici est le pouvoir de Syd, ils ont tous les deux condamnés à la même malédiction : s’aimer sans pouvoir se toucher..
Au final
Certes, le concept du mutant qui découvre ses pouvoirs n’est pas nouveau en soi (c’est même une constante des récits du genre), mais je trouve que Legion aborde le sujet de manière complètement neuve sur la forme.
Ces deux premiers épisodes posent donc les bases d’une série de super-héros ambitieuse et exigeante (pour le spectateur), à mille lieues des standards habituels en terme de forme (parceque sur le fond, le genre reste difficile à faire évoluer). Le contrat est donc rempli, on a hâte de voir la suite de la saison (qui comportera 8 épisodes au total). Ajoutez à cela une bande-son qui fait appel à pas mal de « classiques », et on est plutôt très bien..
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