La Tour au-delà des nuages

La Tour au-delà des nuages est le premier long métrage de Makoto Shinkai que j’ai découvert au travers de son second film (5 CM par secondes). Ce film est basé sur une idée originale du réalisateur et dépeins un Japon uchronique dans lequel l’île d’Hokkaido est devenue indépendante en 1974 et un voisin ostensiblement hostile du Japon.

Hiroki Fujisawa et Takuya Shirakawa sont fascinés par la tour construite sur l’île d’Hokkaido occupée par l’Union qui a fait sécession du reste du Japon.  Ils construisent dans le plus grand secret un avion à partir d’une épave qu’ils ont trouvée. Travaillant dans une usine d’armement, ces deux jeunes garçons semblent connaitre leur affaire pour faire voler l’avion.

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Ils vont mettre dans la confidence de leur projet Sayuri Sawatari, une de leur camarade dont Hiroki est épris. Tous les 3 se jurent d’aller ensemble jusqu’à la tour avec l’engin. Sauf le film va alors faire un flash forward de 3 ans avant que l’on puisse savoir si ils ont menés à bien leur projet. Hiroki fait désormais ses études à Tokyo et Takuya travaille dans une unité de recherche militaire qui tente de percer les secrets de la fameuse tour.Quant à Sayuri, elle a sombré dans la catalepsie depuis lors.

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Que s’est-il donc passé il y a 3 ans et à quoi sert donc cette mystérieuse tour??

Mon avis

Un récit intriguant, avec deux partie distinctes chronologiquement et qui sont reliées par une introduction sous forme de retour en arrière. Autant dire que le début est un poil confusant, mais tout va s’éclairer au fil du temps. Mais l’avantage c’est que le point de mire des deux récits reste la fameuse tour située sur le territoire de l’union et qui est visible d’une grande partie du Japon tant elle est imposante. Cette tour sera décryptée dans la seconde partie ou l’on va découvrir sa fonction (enfin une partie, car cela se complique ostensiblement).

Un ennemi invisible

Ce qui est déroutant, c’est que l’ennemi personnifié par la Tour reste pour le coup totalement invisible et intangible. On ne se sait rien de l’Union et de ses alliés, de ses projets. Ni du pourquoi ou du comment de cette scission. Pour autant, cela n’est pas sans rappeler les événements d’après-guerre et ce qui s’est passé avec les îles Kouriles qui sont repassées  sous domination russe (cf L’île de Giovanni qui traite du sujet). Un sujet toujours d’actualité, plus de 70 ans après. Une vraie douleur pour nombre de Japonais.

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Alors que l’on sait que le Japon est allié avec les Américains et qu’ils souhaitent récupérer leur île afin de retrouver le Japon « complet ». Et que la plupart des habitants sont prêts à aller jusqu’au conflit pour cela. Même ceux qui savent que la tour peut-être une arme et que l’avancée technologique de l’Union à ce sujet est colossale.

La Makoto Shinkai Touch!

Ce qui est frappant avec les films de Makoto Shinkai, c’est qu’il y a une vraie « patte », une signature. La patte graphique est reconnaissable presque au premier coup d’oeil : des couleurs vives (sauf sur les décors urbains), des couchers de soleil avec des tons rouges et bleus dominants, un sens du détail poussé (les reflets de lumière dans le train m’ont particulièrement marqué).

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Et puis il y a aussi une certaine propension à proposer un récit au rythme lent. Si c’est valable ici et pour 5cm par seconde, c’est moins le cas pour Voyage vers Agartha. Pour ceux qui s’inquiétaient de la fin du studio Ghibli, on a quand même des réalisateurs de talents pour les films d’animation! Des réalisateurs comme Makoto Shinkai ou Marmoru Hosada montrent qu’ils ont eux aussi du talent. Mais il leur manque très certainement la visibilité internationale que le studio Ghibli a su acquérir. C’est peut-être là qu’ils auront le plus de mal à s’imposer. Leurs films ont été des succès d’estime, mais pas des cartons au box-office chez nous.

Au final

Comme toujours, le rythme est plutôt lent. L’histoire est assez intrigante, malheureusement beaucoup trop de choses sont expédiées ou passées sous silence. On ne saura jamais en définitive l’usage de cette tour, le pourquoi du comment de la « scission ». De même, la fin est très vite expédiée. On se dit même à la fin du film, hein, mais non, quoi? Heureusement, le générique de fin sert d’épilogue. Mais on sent bien que le temps a manqué à l’équipe pour raconter tout ce qu’elle voulait nous dire. Sans doute que cela aurait pu mieux s’exprimer sur une série animée.

Mais j’ai une nouvelle fois passé un bon moment avec Makoto Shinkai! Cela reste toujours un régal pour les yeux, on se surprend à admirer tous les petits détails dans les décors et l’animation.

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Article écrit par Mat

Mat, créateur et admin du site GeeKroniques. Grand fan de séries et de culture Japonaise, je vous parle de mes coups de coeurs et parfois de mes coups de gueule! Retrouvez également mes tutos informatiques sur mon autre site.

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