Silent Voice est l’adaptation au cinéma du manga « A Silent Voice » (Koe no katachi, « La Forme de la voix ») de Yoshitoki Ōima. On y découvre Shoko Nishimiya, une jeune sourde et ses difficultés à s’intégrer à cause de son handicap et du regard des autres.
Shoya Ishida et ses camarades de classe de primaire voient débarquer Shoko Nishimiya, une petite nouvelle. Douce et gentille, la jeune fille tente de s’intégrer au mieux dans sa nouvelle classe malgré sa surdité. Un challenge qui va s’avérer une mission impossible tant elle va avoir à faire face à un harcèlement et des moqueries quotidiennes.

Lasse de devoir supporter cela, elle va finir par se plaindre auprès de sa mère. Alors que pratiquement toute la classe est responsable, c’est Shoya qui va servir de bouc émissaire. Une fois Shoko partie, c’est Shoya qui va donc se retrouver mis à l’écart à son tour.
Quelques années plus tard, on va retrouver Shoya qui prépare son suicide. Il met en ordre sa vie avant de mettre son plan à exécution. Entre autres choses, il décide de retrouver Shoko pour s’excuser de son comportement envers elle. Une décision qui va changer beaucoup de choses pour lui et pour elle…
Mon avis
Silent Voice traite le sujet avec beaucoup de doigté, sans parti pris mais sans ménagement! La tonalité reste très dure, la souffrance de Shoko et celle de Shoya sont palpables. Malgré tout, le film reste porteur d’espoir. On peut changer et tous devenirs de meilleures personnes. Et Silent Voice ne tombe jammais dans la caricature ou le larmoyant. A aucun moment on a « la gentille sourde » face aux « salauds de valides ». Les personnages sont tous très humains, avec leurs défauts et leurs qualités. Même pour ceux qui peuvent au premier abord paraître détestables (comme Shoya ou même Naoko), on découvre que cela masque aussi leur propre souffrance et mal-être.
Mais Silent Voice, au delà de la surdité, traite de beaucoup d’autres sujets! Le harcèlement, le rejet, l’isolement, le suicide, les relations aux autres notamment. J’ai bien aimé la représentation de l’isolement de Shoya, avec la croix sur le visage de tous ceux qu’il ne voit plus et qui ne le voit plus. C’est un peu surprenant au départ, mais je trouve que cela fonctionne très bien.

L’image de la mère
Les mères tiennent une part importante dans Silent Voice. On notera d’ailleurs que les deux personnages principaux ne semblent pas avoir de père. Les mères de Shoya et Shoko sont très différentes, mais toutes les deux sont de vraies maman « ourses »!
Le manga « A silent Voice »
En 2015, le premier des sept tomes de « A Silent Voice » paraît en France chez Ki-oon. La mangaka Yoshitoki Oima,inspirée par sa mère interprète en langue des signes n’a que 26 ans lorsque le manga est publié au Japon. A Silent Voice va devenir un énorme succès au Japon et en France (250 000 exemplaires vendus depuis la parution, et le prix du meilleur manga à la Japan Expo 2017).
Rien d’étonnant donc qu’un tel succès soit porté sur grand écran! Sorti à la même période que Your Name au Japon, le film a talonné de près cet autre énorme succès du box-office Japonais!
Une claque bruyante!
On ressort secoué de Silent Voice. Que l’on soit sensibilisé ou non au handicap et à la surdité, on est sous le coup du film. Un film juste et fort. Dur mais humain. Qui ne montre ni victimes ni bourreaux finalement. Juste des êtres humains qui interagissent parfois maladroitement, parfois violemment. Mais qui apprennent de leurs erreurs et qui tentent d’êtres de meilleures personnes. Qui vont de l’avant, et qui acceptent ce qu’elles sont. Une leçon de vie âpre et rugueuse. Tout comme l’est souvent la « vraie » vie.
Bref, Silent Voice frappe fort et juste. Il serait dommage de passer à coté de ce petit bijou de sensibilité.
Un crowdfunding a d’ailleurs été réalisé avec succès sur kisskissbankbank pour permettre une plus large diffusion du film (120 salles) que celle prévue initialement!
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