Inu-Oh, l’opéra rock médiéval fantastique

Sachez que je suis un inconditionnel de Masaaki Yuasa, ma critique ne sera donc pas complétement impartiale ! Pas complétement convaincu par son dernier film (Ride your wave), j’espérais beaucoup de ce nouveau film. J’ai pris une bonne grosse claque et tellement de feel good!

J’attendais ainsi impatiemment la sortie Inu-Oh en France. Mais comme souvent dans ce cas, j’essaie de pas trop en lire sur le film pour ne pas arriver en salle avec déjà des idées préconçues ou des attentes. J’ai par contre écouté avant la BO. BO que j’ai trouvé très sympa, mélangeant des morceaux de musique traditionnelle et des morceaux beaucoup plus rock, un peu étonnant, mais vraiment très plaisant. Mais je n’étais pas prêt pour le film.

L’intrigue de Inu-Oh

On fait la connaissance de Tomona, un fils de pêcheur dans le Japon du XIV siècle. Alors qu’il repêche avec son père une épée légendaire pour le compte d’hommes du shogun, il perd la vue et son père meurt. Le jeune garçon jure de venger cette mort. Pour subsister, il devient joueur de biwa (un instrument de musique à corde proche du luth, mais qui se joue avec un bachi, un médiator en forme d’éventail) au sein d’un groupe de moines, eux aussi, aveugles.

Sa route va alors croiser celle de Inu-Oh, le fils malformé d’un directeur d’une troupe de renommée. Mis à l’écart et élevé comme un animal, Inu-Oh garde un esprit pur et enjoué derrière son masque qui cache son visage difforme. Voilà nos deux compères engagés dans un drôle de budy-movie! Ils vont s’affranchir des règles et créer un style musical et visuel plus proche d’un opéra rock que du Nô traditionnel !

Et Inu-Oh va découvrir que plus il affine son art, plus il retrouve forme humaine et plus la malédiction qui l’afflige disparait. Et nous voila entrainés dans des scènes de concerts de plus en plus folles tout en découvrant progressivement les origines de la condition de Inu-Oh.

Mon avis

C’est sans conteste le film le plus réussi de Yuasa jusqu’à présent. Pas le plus fou, mais certainement le plus accessible. Si parfois, on se demande ce qu’il a fumé en écrivant le scénario qui n’est pas toujours facile à suivre (Mind game ou The tatamy Galaxy), ce n’est absolument pas le cas ici.

Non, dans Inu-Oh, il y a juste un délire total de mélanger de la musique traditionnelle et du Nô avec de la musique rock avec un visuel contemporain. Ainsi Tomona va plus ressembler à un guitariste d’un groupe rock qu’à un joueur de biwa traditionnel (qui joue assis un tailleur). Que cela soit sur la façon de chanter ou sur sa tenue et sa gestuelle. Même chose pour les spectacles d’Inu-Oh qui mêlent lumière et effets spéciaux ! Bref, nos deux compères offrent un spectacle digne des meilleures scènes actuelles.

INU-OH Official Clip | Tomona's Solo

Et donc plus qu’un univers aux règles tordues et étranges, le film utilise le délire de base pour provoquer un anachronisme qui est le moteur du film. On ne se creuse pas le cerveau pour suivre l’intrigue, mais on se fait happer par elle, enchainant les concerts de plus en plus dingues du duo. Un tourbillon assez habituel des productions de Maasaki Yuasa, soutenu par son animation toujours aussi débridée, qui alterne les scènes épurées visuellement et celles bien plus magistrales.

Passé la première demi-heure explicative, on est emporté par cette frénésie visuelle et sonore qui finira en apothéose devant la cour du shogun.

Et du coup, le film passe du statut de barge mystérieux un peu abscons habituel à barge génial. Je ne suis pas sûr que tout le monde partagera cette fine analyse (lol), mais c’est comme ça que je l’ai ressenti. Le film fait aussi penser à Lou et l’île aux sirènes pour son ambiance très musicale, mais un cran au-dessus.

Je me demande si je ne retournerai pas le voir en salle avec mes fils d’ailleurs. Outre ce que je disais auparavant, il y a aussi un vrai coté feel-good dans ce film. De voir ces deux laissés pour compte, en marge de la société, prendre leur « revanche » et devenir des « popstars » dans un tourbillon musical et visuel est vraiment très réjouissant. Tout comme le sera la fin cruelle du responsable du sort d’Inu-Oh.

Et bien sûr, la BO reste un atout formidable du film. Les morceaux de rock, aux sonorités complètement J-Rock (logique, vous me direz) sont hyper entrainants. Mais j’avoue bien aimer aussi la partie biwa et sa sonorité très particulière et typiquement japonaise. Certains morceaux, comme « La baleine » ont un côté presque tribal, primitif, avec ses percussions qui ne sont pas sans rappeler celles de « we will rock you ». Impossible de l’écouter sans se dandiner sur son siège !

La BO est éditée par Milan, mais à priori uniquement disponible en version numérique sur les différentes plateformes.

La bande-annonce VF :

INU-OH Bande Annonce VF (2022)

Bref, foncez voir cet ovni hallucinant en salle avant qu’il ne disparaisse tel une étoile filante !

9.5 Note GeeKroniques
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En bref
Un tourbillon visuel et sonore complétement dingue
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Article écrit par Mat

Mat, créateur et admin du site GeeKroniques. Grand fan de séries et de culture Japonaise, je vous parle de mes coups de coeurs et parfois de mes coups de gueule! Retrouvez également mes tutos informatiques sur mon autre site.

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