CREED : l’héritage de Rocky Balboa

«Rocky»: 6 films, un personnage iconique, des répliques mythiques, une saga cinéma qui a commencé en 1976 et qui revient en salles sous la forme d’un spin-off «Creed: l’héritage de Rocky Balboa».

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«Creed» c’est l’histoire d’Adonis Johnson Creed, un enfant dont le père est mort avant sa naissance. Son père n’est autre que la légende de la boxe, Apollo Creed!!! Le jeune homme décide lui aussi de monter sur le ring et prend pour entraîneur ce bon vieux Rocky Balboa.

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L’HERITAGE DE ROCKY BALBOA

Ce «Creed» nous est présenté comme un spin-off de Rocky, je ne suis pas d’accord car pour moi nous sommes face à Rocky VII. Ok le film se concentre d’abord sur un gamin turbulent dans une prison pour mineur, un petit garçon bagarreur qui pense n’être le fils de personne car il n’a connu que sa mère malheureusement décédée… Un jour, une dame de bonne famille vient à sa rencontre et nous découvrons en compagnie du petit Adonis que son père est Apollo Creed, le célèbre boxeur, et que maintenant il a une nouvelle famille en la personne de l’épouse du champion malheureusement disparu…. On retrouve notre gamin aux poings ravageurs, plus âgé et interprété par un Michael B Jordan convaincant, entre combats de boxe peu médiatisés au Mexique et une vie luxueuse à Los Angeles. Le petit Adonis n’a pas changé, il rêve de suivre les pas de son père, il cherche le challenge et surtout une légitimité dans l’ombre du grand Apollo. Il prend la direction de Philadelphie pour partir à la rencontre d’une autre légende, ce bon vieux Rocky Balboa qui nous avions laissé en 2006 seul, veuf de la belle et douce Adrian et sans son meilleur ami, Paulie.

Car tout l’intérêt de ce «Creed» est de voir naître la relation entre cette jeune graine de champion et la vieille carcasse cabossée de notre étalon italien. Deux personnages qui vivent avec le lourd poids du passé, Adonis et un père qu’il n’a jamais connu, et Rocky face à la solitude et aux décès de ses proches… C’est à partir de cet aspect psychologique que le film «Creed» puisse sa force dramatique!!! Touchante, sincère, brute et finement mené par le réalisateur Ryan Coogler (qui réalisera prochainement «Black Panther»), cette histoire de revanche sur la vie m’a touché comme jamais, une émotion que je n’avais pas connu depuis des années au cinéma. Je vous avoue sans honte que j’ai versé ma larmichette face à ce 7ème volet de Rocky. J’ai été touché par la relation Adonis – Rocky, par ce gamin qui n’a jamais connu son père mais surtout parce qu’une de mes idoles cinématographiques se retrouve mal en point dans ce dernier volet. Mon Rocky, putain!! Je ne spoile rien, la bande annonce le fait pour moi, mais notre boxeur retraitée est malheureusement malade … NON, Rocky, pas toi!!!

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BACK TO THE FUTURE

Sylvester Stallone, c’est Rocky, et Rocky, c’est Stallone. Ceci est un fait, indiscutable!!! Il n’a pas fait qu’incarner Balboa à l’écran, il a été le scénariste des 6 premiers volets, le réalisateur du 2, 3 et 4 et un des producteurs du dernier. Pour moi, dans «Rocky Balboa» (6ème film de la saga), Stallone a merdé: l’idée de revoir Rocky vieux était bonne, de le voir veuf aussi mais affronter un jeune boxeur, non, non, non!!! Dans «Creed», notre acteur de 69 ans se met volontairement en retrait, accepte de vieillir et de laisser sa place… un peu comme son personnage en fait… Sylvester exécute une prestation de haute volée digne de celle tenue dans Rocky 1, tout en simplicité, humilité avec un personnage qui ne vit plus dans le passé mais avec son passé. Déjà lauréat d’un Golden Globes début janvier, Stallone peut obtenir l’Oscar du meilleur second rôle masculin en février prochain, il a tout fait pour avec un Rocky fragile et bouleversant.

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Laissons nos sentiments et notre nostalgie de côté pour parler cinéma et à ce niveau là aussi, c’est une réussite. «Creed» est un film qui assume son passé (contrairement à «Jurassic World» et «Terminator Genisys»), s’en sert pour construire son présent (contrairement à «Star Wars 7»). Beaucoup de références assumées aux anciens volets de la saga, des plans iconiques remis au goût du jour comme les célèbres «training montage» et des combats filmés avec maîtrise et vivacité, mais attention avec un but précis faire naître des émotions chez le spectateur. Même niveau musique, «Creed» ne tombe pas dans le piège de ressortir des compositions classiques et cultes, liées à Rocky, non la soundtrack s’est modernisé pour offrir des sons plus brutes, plus street à l’image d’Adonis et beaucoup plus en phase avec notre époque. Le film et son réalisateur semblent s’amuser à lancer quelques mélodies connues des fans de Rocky mais les s’arrêtent aux bons moments pour proposer du neuf, un bel uppercut dans la nostalgie du public et cela sans le trahir.

«Creed» a mis une droite à ma nostalgie, un gauche à mes émotions mais je vais être obligé de lui porter quelques coups aux visages!!! Parce que depuis le début de l’article, je ne vous ai même pas parlé des enjeux sportifs de ce film. Ok, Adonis vient à la rencontre de «Tonton» Rocky mais notre jeune boxeur va devoir affronter un féroce adversaire, «Pretty» Ricky Conlan, le champion en boxe en titre, un british fan d’Everton, une brute épaisse et violente. En fait, c’est triste à dire mais je n’ai pas été pris aux tripes concernant le destin sportif d’Adonis. Le problème et la force de ce film, c’est la place de Rocky dans le récit. Il est et a toujours été le moteur de la saga et mon empathie et mon affect ont eu du mal à se partager entre le jeune Adonis et la légende Rocky. Le film propose aussi un rôle féminin, la voisine chanteuse d’Adonis, Bianca (interprétée par Tessa Thompson). Malheureusement pour elle, difficile de faire plus puissant et utile au récit que le couple Rocky – Adrian. Rocky puisait la force de sa boxe dans son amour pour Adrian, Adonis lui puise sa rage sur le ring de son passé et de l’absence de son père. Bianca, un personnage dispensable dans «Creed» mais peut être plus utile à l’avenir…

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A voir?? Pour un Sylvester Stallone à la puissance émotionnelle, Un Michael B Jordan à la hauteur de la légende. Pour un film qui assume son vécu pour mieux reconstruire son présent mais attention à ce que le futur ne ressemble pas au passé…

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Article écrit par Anthony

Grand consommateur de films, mais attention : j'aime la qualité!!! SF, fantastique, action, réflexion, comédie, français, étranger, drame, biopic, etc, etc, ... du moment que c'est fait avec le cœur et non avec les pieds!!!

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