BIRDMAN, un film que j’attendais avec beaucoup d’impatience car multi-récompensé aux Oscars et surtout suite à des avis plus que dithyrambiques à son sujet par quelques connaissances chanceuses qui avaient pu voir ce film avant sa sortie en France . BIRDMAN est un projet pour lequel son réalisateur, Alejandro González Iñárritu, a mis quelques années à mettre en place en s’inspirant de la nouvelle de Raymond Carver intitulée « What We Talk About When We Talk About Love ».

L’histoire est celle de Riggan Thomson, un acteur has been, qui a connu la gloire par le passé en incarnant un super héros mondialement célèbre du nom de BIRDMAN. Pour relancer sa carrière et prouver à son entourage et surtout à lui même qu’il est un acteur de talent, il décide de monter une pièce théâtre à Broadway entre gestion d’acteurs, schizophrénie, problèmes techniques et familiaux!

UN SUPER HÉROS EN PERTE DE POUVOIRS

Riggan Thomson, le personnage principal du film, est un de ces personnages merveilleusement écrit avec une psychologie complexe et très attirante. Je n’ai pas décroché de ce personnage tout au long du film, un mec un peu dingue à la limite de la schizophrénie, perdu, drôle, flippant, manipulateur et toujours à la limite d’imploser : un régal à voir déambuler dans son théâtre de Broadway. Le choix de Michael Keaton n’est pas anodin, un acteur qui est surtout connu pour avoir été Batman et les similitudes avec Thomson et son double maléfique Birdman sont évidentes. Attention Keaton est plus qu’à la hauteur dans ce rôle, il semble transcendé et pour moi c’est un véritable come-back pour le sosie de Julien Lepers : ah il ne l’aurait pas volé cette statuette de meilleur acteur pour les derniers Oscars!! Il n’est pas le seul à nous offrir une prestation de grande qualité, ils sont tous bons : c’est dingue!!! Emma Stone dans le rôle de Sam, la fille de Riggan, en fille  droguée, maigre, mal dans sa peau, aux envies suicidaires qui s’oppose régulièrement à son père. Un véritable fossé des générations entre une fille hyper-connectée et son père qui vit dans un passé poussiéreux et parfois ridicule. Edward Norton : dans le rôle Mike Shiner, un acteur aussi talentueux que tête à claques. Tout lui réussi, il semble être né pour être acteur et il le sait. Riggan  ne peut pas se passer de lui et on a droit régulièrement des joutes verbales entre les deux coqs du théâtre.  Naomi Watts en actrice qui veut se prouver qu’elle peut être aussi une actrice de théâtre reconnue pour son talent et non son physique mais aussi Zach Galifianikis et sa célèbre barbe dans un rôle sérieux (pour une fois) de producteur et meilleur ami de Birdman. Mais c’est le  cinéma qui est au centre du film…

PAS RANCUNIER HOLLYWOOD???

Parce que Birdman, c’est avant tout une critique acerbe sur le cinéma américain : ces acteurs prétentieux, ces critiques aux griffes acérées, son public prêt à tout pour ses films de super héros aux budgets gargantuesques. Le réalisateur de ce long métrage n’épargne personne, c’est osé mais diablement réussi. Malgré ses attaques répétées au cinéma et son « star system », le film a reçu 4 oscars : Meilleur film / Meilleurs réalisation / Meilleur scénario original / Meilleur photographie. Je ne conteste pas ces victoires, bien au contraire,  mais le coté cinéma qui parle de cinéma m’a toujours donné une impression d’assister un spectacle prétentieux et pédant. Je rajoute à cela le coté « je me moque du public et de ses goûts » qui m’a parfois irrité, vexé?? Moi?? Un peu… donc mission accomplie pour le réalisateur  : là encore je ne peux que m’incliner. Attention, on est bel est bien dans de la satyre mais,  plus encore que le coté satyrique, la grande force du film c’est le talent de mise en scène de  son réalisateur!!!

INARRITU SUPER REAL

Quelle réalisation!! Véritablement au service du film et de son propos, on sent que tout a été préparé, pensé et mûrement  réfléchi. De Thomson et son double Birdman immortalisé par une voix grave et glauque qui appuie le coté fou du personnage, de la musique qui se calque sur les émotions et les difficultés rencontrés par notre acteur déchu. Mais surtout, cette impression de flotter au milieu de ce théâtre, entre acteurs et techniciens, avec un faux plan séquence magistral qui nous suspend à l’histoire et à la vie de cette petite troupe. Seul bémol pour moi, le syndrome « Walter Mitty »….je m’explique : la BA de Birdman nous a bien chauffé avec des effets spéciaux donnant naissance à Birdman et son costume, de magnifiques effets spéciaux en passant, mais qui sont tous essentiellement contenus dans la BA du film…un peu comme dans  » La vie rêvée de Walter Mitty » à sa sortie le 1 janvier 2014 qui nous avait vendu du rêve justement  : mais des rêves seulement concentrés dans sa bande annonce. Mais là je chipote et pour me calmer Alejandro m’a servi une fin qui va me hanter pendant quelques semaines….le mec est fort, très fort!!!!

A voir? Absolument, Alejandro González Iñárritu nous offre une réalisation au sommet, une gestion d’acteur parfaite dont il a extrait le meilleur pour une satire sur le cinéma et tout ce qui gravite autour de cet art que j’affectionne tant…

7.5 Note GeeKroniques

0 Visiteurs (0 votes)

Ce que vous en dites Laissez votre évaluation

Trier par : Le plus récent Note (ordre décroissant) pertinence Note (ordre croissant)

Soyez le premier à laisser une critique!

{{{ review.rating_title }}}

{{{review.rating_comment | nl2br}}}

Plus

{{ pageNumber+1 }}

Laissez votre évaluation

• Note Globale