Tous les ans je fais une présélection assez drastique des pilotes que je vais regarder. Mais je me laisse toujours une marge de manœuvre pour en rajouter en fonction des retours. Pitch fait partie de la deuxième catégorie, celle du « rattrapage ».
Pourquoi avoir intégré Pitch à mon planning déjà bien chargé? Les bons retours lus ça et là et tout comme pour This Is Us, Dan Fogelman en est aussi le créateur. Mais quand j’ai dit ça, j’ai rien dit!
C’est quoi le pitch (de Pitch)?
Oui, elle est facile, mais quand on parle de pitch à un sériephile, on pense tout de suite au résumé d’une série. Sauf que là, le pitch en question est celui d’un terrain de baseball! Le pitch, c’est un lancer réalisé par le lanceur (le « pitcher ») vers le receveur (et le batteur adverse). Voila pour l’explication de texte, passons au pitch de la série..
Pitch choisi de suivre le destin hors du commun, celui de Ginny Baker (Kylie Bunbury), la première femme a être recrutée par une équipe pour jouer dans la Major League Baseball, la plus ancienne et prestigieuse league de baseball US (donc du monde). On assiste donc à ses débuts chez les San Diego Padres. Des débuts qui vont être difficiles pour la jeune femme qui subit de très grosses pressions. Une pression mise par une partie de ses coéquipiers qui voient son arrivée de façon très méprisante et machiste. Mais c’est une pression à laquelle Ginny semble habituée depuis longtemps.
Car la pression la plus forte semble être celle de milliers (millions?) de femmes et de jeunes filles qui l’ont érigée en modèle. Ginny va-t-elle parvenir à répondre à leurs attentes et prouver qu’une femme a toute sa place dans une équipe professionnelle de Baseball ?
Mangez du Pitch!
Le pilote de Pitch est extrêmement séduisant par son propos féministe terriblement d’actualité. Encore plus chez nous en cette période de Burkini et de la place de la femme dans notre société. Car si on se demande quelques secondes si le pitch de la série est « crédible » (une joueuse dans une équipe d’hommes), on oublie très vite la question et on se dit « et si c’était possible »? Car finalement, comme le dit le père de Ginny, la force physique ne fait pas tout au baseball, il est aussi question de technique. Ainsi Ginny va travailler le lancer « Screwball » (balle tire-bouchon en français), un effet qui donne une trajectoire incurvée à la balle. Et qui du coup, la rend beaucoup plus difficile à renvoyer pour le batteur.
On sent que Giny est à deux doigts de se faire broyer par son « destin » qui finalement ne lui appartient plus. Entre son club qui l’a recruté en partie pour remplir le stade (et empocher de l’argent au passage bien sûr), des petites filles qui se voient déjà être la prochaine recrue féminine d’une grande équipe (on verra beaucoup de pancartes « i’ll be the next one »), Giny a oublié pourquoi elle en est là. Le plaisir de jouer et de montrer son talent après des années d’entrainement avec un père dur semble l’avoir désertée.
Un cast pitch-poil!
Kylie Bunbury est épatante dans le rôle, elle fait vraiment corps avec son personnage. Une jeune femme forte et avec un mental d’acier, mais qui vacille parfois devant l’énormité du poids qui pèse sur elle. Un poids totalement démesuré. En face d’elle on retrouve Mark-Paul Gosselaar (vous savez le Zack Morris de sauvé par le Gong) dans le rôle de Mike Lawson, un receveur en fin de carrière un poil brut de décoffrage, mais juste. J’avoue ne pas avoir reconnu l’acteur avec cette barbe qui lui mange le visage. Merci à wikipedia.. 🙂
Le cast secondaire est également éminemment sympathique avec notamment Tim Jo que j’ai découvert dans The Neighbors et qui arbore ici une magnifique moustache. La toujours superbe Ali Larter (Heroes), l’incarnation de la classe pour moi! On retrouve également le vétéran de la télé, Dan Lauria en entrainement ronchon et un poil réac.
Pitch Perfect?
Pratiquement un sans-faute pour moi. Les flasbacks avec le père de Ginny (Michael Beach vu dans la saison 3 de The 100) sont bien dosés et bien intégrés. La seule chose que je regrette un peu, c’est justement la révélation concernant le père de Ginny qui fait un poil too much pour moi. On aurait mieux fait de garder le « statu quo » (je ne peux pas en dire plus pour ne rien révéler, vous comprendrez en regardant l’épisode). Là, on rajoute une dose d’affectif / émotion trop artificielle à mon sens.
L’aspect sportif passe finalement en second plan, Pitch n’est pas tant une série sur le Baseball que sur la place des femmes. Donc même si vous êtes allergiques au sport (un peu comme moi), n’hésitez pas à tenter quand même. Pas besoin non plus de connaitre les règles du Baseball pour suivre (quelques notions aident quand même). Par contre, si vous êtes un super macho, passez votre chemin, la série devrait vous agacer!!
Pitch est une série pleine de promesses, ancrée en plein dans l’actualité malgré son statut de fiction. Mais c’est aussi le rôle de la fiction de nous faire (un peu) réfléchir sur notre monde.
Go Ginny!!
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