X-Men : Dark Phoenix

Avoir ce film intitulé Dark Phoenix a un petit côté poétique quelque part, puisqu’il s’agit du dernier envol de la saga telle qu’on la connait. La Fox ayant été rachetée par Disney, la prochaine incarnation à l’écran des plus célèbres mutants du grand écran sera à travers un reboot, probablement lié de près ou de loin au Marvel Cinematic Universe.
Est-ce que tel son titre, le film renaît néanmoins de ses nombreuses entraves pour nous proposer un dernier opus marquant ? Ou est-ce qu’il nous fait nous dire que cette saga X-Men a beau être sympa, elle est quand même bien bien bordélique ?
Avec un réalisateur novice aux commandes et de nombreux reshoots, tous les signes pointaient vers l’accident industriel...


7ème (12ème si on compte les spin-off sur Wolverine et Deadpool) et dernier opus, deuxième tentative d’adapter ce célèbre arc des comics, X-Men : Dark Phoenix est la suite de X-Men : Apocalypse. Le film nous raconte les problèmes que rencontrent Jean Grey, incapable de maîtriser ses pouvoirs et devenant de plus en plus puissante. Les X-Men vont tout faire pour essayer de la sauver tandis qu’un autre groupe compte utiliser la puissance de Jean pour détruire la planète.

Avant de plonger à corps perdu dans la diatribe, parlons des bonnes choses de ce film. Ou plutôt de la bonne chose de ce film, à savoir le casting.

Le duo James McAvoy / Michael Fassbender fonctionne toujours aussi bien. Ne plus les voir incarner le professeur X et Magneto à l’avenir va sans doute être étrange au début. Mine de rien, le premier film X-Men date d’il y a presque 20 ans maintenant. Alors voir cette saga avec laquelle j’ai grandi se terminer est forcément un peu étrange. Sophie Turner fonctionne plutôt bien également en Jean Grey. Et étant forcément au centre de l’histoire, on a l’occasion de se concentrer un peu plus sur son personnage. Globalement, le casting du film est donc plutôt réussi.

Malheureusement, c’est peut-être la seule chose réussie.

James McAvoy et Michael Fassbender jouent bien, mais bon sang on ne leur a pas donné un script facile. X-Men : Dark Phoenix est tout simplement… mal écrit.
Je sais qu’il est facile de parler depuis derrière mon clavier, me pensant être digne de juger ce qui est réussi et ce qui ne l’est pas. Mais là il ne s’agit pas ici d’une opinion non renseignée.Pour vous donner le détail : au bout de 5 minutes je savais que le film allait être une catastrophe au niveau du scénario pour un détail qui a son importance.

Remontons quelques années en arrière lors de la sortie de X-Men : Apocalypse. Le film n’était pas terrible du tout, mais passons. Dans l’histoire, le vilain cosplay de méchant d’un épisode de Power Rangers, Apocalypse, est justement tué par Jean Grey utilisant son pouvoir du Phénix. Le film n’est pas sorti il y a si longtemps que ça, donc plutôt facile de s’en rappeler. Mais il semblerait que Simon Kinberg (le réalisateur et scénariste de cet opus) ne s’en souvienne pas puisque nous avons Jean Grey qui se voit attaquer par une force cosmique en 1992 qui enclenche l’explosion de ses pouvoirs.
Du coup, quand tu as déjà ces pouvoirs en 1983 dans l’histoire, et que le film suivant te dit que non, en fait c’était pas ça, oublie, laisse tomber, c’est en 92 et c’est de l’espace, comme ça on fait plaisir aux fans des comics.

Vouloir faire plaisir aux fans des comics, c’est sympa. Mais si c’est pour ne pas respecter la logique interne de la saga installée dans l’opus précédent, ce n’est plus sympa en fait. C’est idiot.

Cela peut s’apparenter à un détail pour certains, mais c’est insupportable, surtout quand le scénariste d’X-Men : Apocalypse était… SIMON KINBERG JUSTEMENT. Son scénario contredit totalement… son autre scénario !

Oui, moi aussi je tirerais la même tête Apocalypse…

Mais quand on ajoute une multitude de petits détails ici et là à des dialogues tout simplement surréalistes tant c’est cliché … C’est fatiguant. Je veux dire, on a littéralement cet échange :

– Tes émotions te rendent faible.

– Non, tu as tort. Ce sont mes émotions qui me rendent forte !

Cet échange se pose quand même dans le panthéon des phrases clichés qu’on devrait interdire. Sans doute à côté du « L’amour, c’est plus fort que tout » de Wonder Woman.
Mais il n’y a pas que ça, c’est un exemple, mais le problème est global. On va sans doute déjà avoir des reprises d’une phrase de Mystique au début du film sur le net, parce que ça m’a fait rire dans la salle. Je ne vous mens pas, c’était quelque chose comme ça la réplique :

Les femmes passent tellement de temps à réparer les bêtises des hommes, on devrait peut-être penser à renommer les X-Men en X-Women.

Seulement ce n’est pas une réplique qui a un but comique, on doit la prendre au sérieux !

On peut continuer avec d’autres détails sur le côté visuel. Le film se passe 9 ans après X-Men : Apocalypse mais le casting est exactement le même, sans avoir pris une ride ni rien. Surtout qu’il n’y a en réalité aucune raison d’avoir ce film 9 ans après. On pouvait l’avoir 1 an après et c’était exactement la même chose ! Et là on aurait pas de soucis. Mais le personnage de Beast est normalement autour de ses 50 ans, pareil pour le professeur et Magneto qui doivent tourner autour de la soixantaine !

Et si les producteurs et scénaristes n’en ont rien à faire, comment voulez-vous derrière que nous en ayons quelque chose à faire en tant que spectateur ? Le film sent très clairement le projet fait à la va-vite sans réelle réflexion.

Je ne vous parle même pas des personnages balancés au cours du film sans qu’on les revoit. Vous aimiez bien les séquences avec Vif-Argent en ralenti dans les précédents opus ?
Pas de bol, il doit être là 1 minute à tout casser. Vous aimiez bien Jennifer Lawrence en Mystique ? Non ? Elle non plus, parce qu’entre le maquillage de seconde zone, sa prestation lambda et sa présence pour 10 minutes tout au plus à l’écran, on voit clairement qu’elle voulait se tirer.
Si le scénariste ne sait pas quoi faire avec les personnages, autant ne pas les utiliser. C’est mieux que de les gâcher ou de s’en débarrasser au bout d’une minute. Je ne parle même pas de Jessica Chastain, tout simplement bâclée dans ce film.

Néanmoins, le pire dans cette histoire est que si il était mauvais mais drôle, je serais bien plus indulgent avec le film. Non, le problème majeur du film est qu’il est terriblement ennuyeux ! Les scènes d’action dans ce film n’ont rien de marquant, nous n’avons pas une scène marquante de vrai spectacle ou autre… On a juste les scènes qui s’enchaînent de manière très artificielle.

X-Men : Dark Phoenix est la définition du film qui coche toutes les cases du divertissement, mais qui ne fait absolument rien d’intéressant. Ce n’est pas un accident industriel, mais plutôt un crash de voiture qui arrive au ralenti, tout en étant inévitable tant toutes les décisions prises sont systématiquement les mauvaises.
Autant considérer X-Men : Days of Future Past comme la vraie fin de la saga.

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Article écrit par Greil

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