Grosse semaine de sorties ciné mais pas assez de temps pour tout voir, entre «10 Cloverfield Lane», «Midnight Spécial», «Triple 9», «Jodorowsky’s Dune» ou encore «Marseille» (non je déconne, pas celui là), le choix est large mais difficile. Aaah quelle idée d’avoir une vie sociale aussi!! Moi qui ne rêve que de journées enfermées dans une salle obscure ou encore de marathon séries pour rattraper mon retard dans cette catégorie… Finalement je n’ai pu voir que «Triple 9» mais j’ai bien envie de vous parler pour le coup!!
«Triple 9» est un film d’action sur fond de braquages et de mafia russe juive, pour rajouter un peu de difficulté à tout ce merdier : ce sont des policiers corrompus qui en sont les auteurs.
CASHERNOSTRA
Des cartels sud américains, des tatouages, des billets verts, la mafia russe, un peu de Torah, beaucoup de violence, quelques gros calibres mais surtout des destins croisés et une ribambelle de bons acteurs, voilà ce que contient «Triple 9». Un long métrage qui constitue une plongée directe dans de l’action pure et le déclenchement d’un triple 9. Un triple 9 est une opération de police lancée lorsqu’un agent est au sol et notre film du jour porte bien son nom car c’est le but de flics corrompus qui n’ont que cette solution pour éviter une mort certaine déclenchée par leurs employeurs mafieux russo-israéliens, roi du kascher et de l’exécution avec taches, et toujours en appétit malgré un premier braquage fort réussi et explosif.
Un casting aussi solide qu’un gilet par balles pour «Triple 9», avec Chiwetel Eijofor en leader de braqueurs d’élite, Anthony Mackie (le fameux faucon de la team Avengers) en bœuf carottes sauce USA, Aaron Paul en junkie (on reste dans le ton après «Breaking Bad») à la carrière de policier ratée, Norman Reedus qui prend le temps de se faire une banque entre deux zombies. Pour rééquilibrer la balance de la justice américaine, il y a Casey Affleck en bon flic, père de famille qui débarque dans l’enfer d’une ville rongée par la drogue et la violence, mais aussi Woody Harrelson qui remet le costume d’inspecteur après celui tenu dans la première saison de «True Detective». Du beau monde donc mais une pointe de féminité de cet univers de machos avec Kate Winslet dans un rôle à contre emploi, celui d’une femme d’affaire russe, Irina Vlaslov, une sorte de parrain en talons: un délice!!!
Beaucoup de personnages mais très bien écrits afin que le spectateur ne s’y perdent pas, il en est de même pour l’histoire qui nous est conté dans «Triple 9»: on n’est jamais perdu, on comprend facilement et tout nous est clairement expliqué. Peut être trop d’ailleurs… Pas assez de mystère, trop de personnages pour avoir le temps de développer assez d’empathie avec chacun d’entre eux et surtout beaucoup de prévisibilité dans le dénouement de cette histoire.
DU DETACHANT, MICKAEL MANN ET CYPRESS HILL
Nous devons «Triple 9» au réalisateur John Hillcoat, un réalisateur australien qui nous a déjà gratifié du super «La Route» ou encore «Des hommes sans loi». L’idée de son dernier long métrage lui est venue lorsqu’il a eu connaissance de la signification de cette opération policière et c’est par la suite qu’il a pu tranquillement développer sa propre histoire, ses personnages et les différents retournements de situations pour donner plus d’envergure à tout cela. On sent évidemment la maîtrise, l’envie de ne rien laisser au hasard quitte à perdre en spontanéité et en folie.
Je pinaille un peu car Hillcoat a su capter toute l’électricité d’une grande ville américaine, la violence de certains de ses quartiers, un peu à la manière d’un Mickeal Mann pour citer le maître en la matière. Hillcoat nous offre un braquage très immersif dès le début de son «Triple 9» et remet le couvert pour une plongée étouffante au cœur d’un quartier hyper sensible dans une opération musclée de la police pour mettre la main sur un dangereux trafiquant local, ou encore dans une scène anxiogène à souhait dans un squat mal éclairé et fréquenté. La violence est omniprésente dans les images mais aussi dans les dialogues afin de coller au maximum à une réalité du quotidien d’un policier qui peut perdre sa vie sur le terrain au milieu d’une population hostile à la présence d’une autorité ou d’un état politique.
L’ambiance sonore reste dans cet esprit avec des compositions qui m’ont rappelé aux bons souvenirs de «Sicario» avec beaucoup de sonorités électro et très répétitives afin de nous faire endurer les situations de grand stress enduré par les différents personnages. On a même droit à du Cypress Hill, histoire de coller encore un peu plus à l’ambiance de ses quartiers mal famés de ces immenses mégalopoles américaines qui constituent de véritables jungles urbaines dans lesquelles vivent des policiers honnêtes, des flics véreux, des mafias exotiques et des cartels surarmés.
A voir? Pour son casting, sa réalisation soignée pour une histoire bien construite, peut être trop pour être surprenante. Le spectateur que je suis, se serait-il déjà habitué à une violence projetée sur grand écran? Finalement, les journées du cinéma, on va éviter pour le moment…
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