THE REVENANT

Les cinéphiles l’attendaient, « The Revenant » est enfin en salles en France même si celui ci avait déjà fuité sur le net depuis quelques semaines. Beaucoup d’envie mais aussi beaucoup de questions autour de ce projet fou : que va nous concocter Innaritu un an après son excellent et oscarisé « Birdman »? Léonardo DiCaprio a t il enfin réussi à convaincre ses pères dans sa quête de l’Oscar qui lui a échappé tant de fois? « The Revenant » est-il la claque esthétique et philosophique tant espérée? Pour remettre tout cela dans le contexte, j’écris cette critique avant la 88ème cérémonie des Oscars mais je suis déjà conquis par ce Innaritu 2016, « The Revenant ».


The_Revenant

Inspiré d’une histoire vraie, « The Revenant » nous raconte l’exploit presque surhumain de Hugh Glass, un trappeur du grand nord américain qui subit un jour l’attaque d’un ours et qui en sortira grièvement blessé. Son malheur ne s’arrête pas là lorsque celui ci est abandonné par les siens et qu’il doit trouver la force de survivre et de se venger d’une trahison profonde et impossible à soigner…

GRAND FROID, LABELLO ET PEAUX DE BETES

« The Revenant » nous fait voyager dans une nature hostile, sauvage et cruelle, en Louisiane, un territoire froid appartenant aux français, exploité par des trappeurs sans scrupules qui envahissent le territoire d’indiens à l’âme guerrière et à la violence désespérée. D’ailleurs les bases du film éclaboussent directement le public dés les premières scènes avec des trappeurs en action et leur éclaireur Hugh Glass (Leonardo DiCaprio) en pleine scène de chasse mais aussi avec l’apparition soudaine d’indiens Arikaras qui massacrent littéralement le campement de nos chasseurs en quête de fourrures. Les rares survivants de cette attaque décident d’abandonner la rivière pour crapahuter dans les montagnes afin d’échapper à leurs assaillants bien décidés à finir ce qu’ils avaient commencé à grands coups de haches et de flèches. Parce qu’un malheur n’arrive jamais seul, Hugh Glass a été attaqué par un ours dont il échappe miraculeusement vivant des griffes et des crocs et qui devient donc un poids non négligeable pour ces hommes perdues et acculés entre des conditions de survies extrêmes et des indiens assoiffés de sang. Des questions et des choix aux conséquences graves se posent pour les hommes accompagnant notre grand blessé, un homme décide de prendre les choses en main, John Fitzgerald (Tom Hardy) et abandonne Hugh à son triste sort en y laissant son humanité, sa compassion et surtout un esprit de vengeance dans l’esprit de notre trappeur meurtri dans sa chair et son âme. Va s’en suivre, une épopée grandiose à travers une nature écrasante pour un homme qui va se reconstruire, renaître et combattre son humanité et ses instincts primaires dignes d’un animal.

The Revenant

Leonardo DiCaprio a tout donné dans «The Revenant», une prestation profonde et viscérale pour un acteur qui n’a plus rien à prouver à part à lui même. Une interprétation habitée, tout en grognements et en respirations à travers un personnage à l’empathie forte et une omniprésence à l’écran. Une histoire de combats, celui d’une homme face à ses racines blanches et sa famille indienne, celui d’un homme face aux éléments et enfin celui d’un homme face à un adversaire de taille, Fitzgerald! On a beaucoup parlé de DiCaprio et de son rôle dans «The Revenant» mais réduire ce long métrage d’Innaritu à la performance d’un seul et unique acteur serait faire fausse route. Vous connaissez mon amour inconditionné pour Tom Hardy à travers mes critique de «Mad Max Fury Road» et «The Legend», mais encore une fois, quel acteur!! Il a vraiment du répondant face à Di Caprio et son personnage est ici autant marquant que celui de Hugh Glass. Imaginez un personnage bourru, presque enragé, ayant subi un scalp par des indiens et avec un inimitable regard de possédé: un véritable plaisir pour un fan de l’acteur anglais comme moi. Pour compléter ce casting, nous retrouvons avec plaisir, Domhnall Glesson qui commence à dessiner une carrière très intéressante et qualitative («Ex Machina», «Star Wars 7») mais aussi le surprenant et inattendu, Will Poulter, dans un rôle marquant qui change de ceux tenus dans «Labyrinthe» ou encore «La Famille Miller». «The Revenant», film des prestations d’acteurs? Histoire de vengeance? Oui, mais une claque visuelle qui pousse à la réflexion…

the revenant tom_hardy

MEN VS WILD

Trois mots pour définir ce dernier long métrage du réalisateur mexicain Innaritu: conditions, sons et réflexions.

Conditions: extrêmes, folles, démesurées!!! Un budget d’environ 130 millions de dollars, ce qui paraît démesuré pour ce qui se présente comme un film d’auteur, film d’auteur assez accessible au grand public ceci dit. «The Revenant» est un long métrage tourné en décors naturels entre le Canada et l’Argentine, aux lumières elles aussi naturelles pour être le plus réaliste et immersif possible. Réalisme et immersion totale renforcés par des caméras qui collent à l’action, qui tente de nous montrer la démesure et l’immensité de ses espaces sauvages mais aussi à nous faire ressentir au mieux la souffrance continuelle de Hugh Glass et des hommes vivants à cette époque. Plans séquences ciselés, panoramas vertigineux, paysages à la puissance émotionnelle mais aussi plans énigmatiques comme le tout dernier plan du film qui fera autant parler de lui que celui clôturant «Birdman» mais que je vous inviterai à ne pas intellectualiser mais à ressentir seulement de façon primaire et animale. Inutile d’insister sur l’incroyable efficacité de la célèbre scène de l’attaque de l’ours ou encore des différentes batailles entre les blancs et les indiens: jouissif, époustouflant et excitant!!! Gros coup de cœur pour la photographie de Lubezki, toujours hypnotique et éclatante. Lubezki est un directeur de photographie reconnu et extrêmement talentueux qui a déjà contribué à la réussite visuelle de films tels que «Gravity» ou «Tree of Life». C’est d’ailleurs marrant que ce monsieur ait bossé sur le «Tree of Life» de Malick, ce sont les premières influences qui m’ont sauté aux yeux. Pour aller plus long, Alejandro Gonzalez Innaritu a parsemé son film d’hommages au réalisateur russe Tarkovski. Certains ont crié au plagiat, d’autres ont profité d’un spectacle grandiose et démesuré qui a provoqué chez moi des émotions et réactions proches de celles vécues face à «Mad Max Fury Road».

The Revenant

La démonstration d’Innaritu ne s’arrête pas à des prouesses techniques et visuelles mais aussi à une ambiance sonore excellente. Durant le visionnage du film, je me suis dit que je serai prêt à écouter seulement les bruits et les dialogues de «The Revenant» avec l’intime conviction de ne rien perdre en terme d’émotions et de puissance du récit. Une bande originale composée par Ryuichi Sakamoto qui nous offre des morceaux forts auxquels s’ajoute un travail sur les sons qu’ils proviennent de la nature elle même ou des hommes et des animaux. Le plus important dans «The Revenant» est la recherche de réflexion chez le spectateur, que ce soit pour parler de religion, de famille, de croyances ou encore de coutumes, de la place de l’homme dans son environnement et pas seulement sur son aspect écologique, voire même sur la part animale ancrée dans chaque homme pour ce qu’on ose parfois nommé … humanité. Même après son visionnage, «The Revenant» continue à nous hanter que ce soit en tant qu’œuvre cinématographique mais aussi pour ce qu’il provoque comme questions dans l’esprit de chacun. On n’oublierai presque le côté pompeux du film, ses quelques effets numériques voyants ou encore un rythme décousu ou plutôt recousu comme le corps meurtri de Hugh Glass…

The Revenant-Poster-Leonardo-DiCaprio-

A voir? OUIIIIII, un oui animal et viscéral à l’image de l’interprétation de tous les acteurs de ce film mais aussi à l’image du combat de son personnage principal face à une nature qui ne fait pas de cadeaux et face à une humanité qui ne pardonne jamais!!!

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Article écrit par Anthony

Grand consommateur de films, mais attention : j'aime la qualité!!! SF, fantastique, action, réflexion, comédie, français, étranger, drame, biopic, etc, etc, ... du moment que c'est fait avec le cœur et non avec les pieds!!!

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