Fidèle à mon habitude, je me suis rendu à la projection presse de Love hunters vierge de toute idée préconçue puisque je n’ai même pas lu le synopsis. J’aime bien être surpris par le film que je vais voir dans ce cadre. Et là, côté surprise, j’ai été servi!
En effet, Love Hunters est un thriller éprouvant qui met en scène un couple de serial killers dans les années 80 en Australie. Evelyn (Emma Booth) et John White (Stephen Curry) kidnappent et torturent ensemble des jeunes filles. Un couple étrange dans lequel un rapport de force s’est instauré, Evelyn semblant sous la coupe de John à qui elle affirme tout devoir.
Après avoir tué leur dernière victime, ils vont jeter leur dévolu sur Vicki Maloney (Ashleigh Cummings). Ils vont l’aborder alors qu’elle se rend en soirée et vont proposer de l’emmener en voiture. D’abord méfiante, la jeune fille rassurée par la présence d’Evelyn va finalement accepter de monter dans la voiture. Un geste qu’elle va regretter rapidement!
Droguée puis séquestrée par le couple, elle va devoir faire marcher ses méninges pour exploiter les failles du couple que l’on va percevoir peu à peu au fil du temps.
Mon avis
Le sujet est extrêmement dur et parfois à la limite du supportable. Fort heureusement, le film ne tombe pas dans le gore voyeuriste, les scènes les plus dures sont simplement suggérées. Il n’empêche que le film va vous secouer! Je suis sorti un peu groggy de ma séance, éprouvé par ce que subit Vicki tout au long du film. Mais aussi par ce couple complètement dysfonctionnel campé par Emma Booth et Stephen Curry. Ils sont convaincants et flippants dans leur interprétation! Plus habitué des comédies, Stephen Curry livre ici un personnage complexe et noir. À la fois dominateur, colérique et odieux chez lui, il devient un mouton docile à l’extérieur (notamment vis-à-vis du mec à qui il doit de l’argent). Une double personnalité surprenante.
Même chose du côté de Emma Booth, l’ex-mannequin campe ici une femme à la dérive, partagée entre son amour pour son mari et sa vie contrariée de mère (ses enfants lui ont été retirés). La aussi, un personnage complexe, tiraillé par sa conscience. Pas simplement une tueuse sanguinaire qui fait ça uniquement pour le plaisir. Un personnage à la fois naïf et cruel!
Ashleigh Cummings n’est pas en reste (son rôle lui a par ailleurs valu le prix Fedeora de la meilleure actrice lors des Venice Days au festival de Venise de 2016). A postériori, on peut quand même se dire que Vicki est un peu trop « maligne » vu le contexte et qu’elle garde un sang-froid remarquable vu la situation.
Au final
Comme je le disais, Love Hunters est plutôt éprouvant. On se dit même au départ, mais pourquoi faire un film sur un tel sujet? Il semble que Ben Young, le réalisateur et scénariste du film, ait une réelle fascination pour le genre. Ce qui n’est pas mon cas, mais je dois avouer que la plongée dans la noirceur humaine qu’il nous offre est plutôt réussie. Baigné dans une ambiance moite et glauque d’une banlieue pavillonnaire, le film ne vous laissera pas indifférent!
Après, c’est quand même le genre de film qu’il ne vaut mieux pas aller voir si vous êtes un peu fragile ou avec le moral dans les chaussettes, vous risquez de mal le vivre! Si vous êtes bien accrochés, laissez-vous emporter par sa noirceur!
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