Hana-Bi

Ce sont les musiques de Joe Hisaishi (découvertes grâce aux films du studio Ghibli) qui m’ont amené à m’intéresser à Takeshi Kitano (qui a beaucoup travaillé avec le musicien). Un artiste singulier et complexe qui a longtemps été  le seul réalisateur Japonais que j’ai exploré. La récente ressortie de ces films au cinéma, puis en vidéo m’a donné envie de partager mon amour pour ce voyou au cœur tendre! On  commence avec Hana-Bi, son 7ème film en tant que réalisateur (on fait ce qu’on peut hein).

Takeshi Kitano

Si Takeshi Kitano est un réalisateur singulier, son alter ego d’acteur, Beat Takeshi l’est tout autant (oui, il est un poil schizophrène l’ami Kitano)! Dans la plupart de ses rôles (et Hana-Bi n’échappe pas à la règle), il incarne un personnage taciturne, mais qui peut exploser violemment à tout instant. Et qui ne parle que très rarement. A chaque fois, je me dis qu’il faudrait que je m’amuse à compter le nombre de mots qu’il prononce par film. Mais c’est vraiment très peu. Très très peu. Tout passe donc par de longs silences ou des expressions faciales. Une façon de jouer qui peut être déconcertante pour le spectateur.

Mais le personnage garde malgré tout souvent une certaine forme de malice parfois presque enfantine. C’est le cas dans Hana-Bi dans la scène avec deux types qui jouent au base-ball. Kitano ramasse la balle, et alors qu’un des types se prépare à la réceptionner, Kitano lance la balle dans la direction opposée dans le plus grand calme et sérieux. Typique du jeu de Kitano et d’ailleurs complétement prévisible quand on le connait. 🙂

Hana-Bi

Dans le film, Beat Takeshi incarne Yoshitaka Nishi, un ancien flic. Suite à une arrestation qui a mal tournée, il a démissionné. Son coéquipier, Horibe est resté paraplégique et un jeune collègue policier est décédé. Marqué par ces événements, il profite de son temps libre pour s’occuper de Miyuki, sa femme. Elle est atteinte de leucémie et en phase terminale. Nishi décide alors de profiter au maximum des derniers instants avec sa femme. Ils disparaissent tous les deux pour se lancer dans drôle de road-trip ou ils vont être poursuivis à la fois par des Yakuzas et par les anciens collègues de Nishi. Un voyage doux amer qui finira tragiquement.

Le film de la reconnaissance

Si Hana-Bi ne déroge pas à la « méthode » Kitano, elle marque néanmoins un tournant dans la carrière du réalisateur. Non pas en terme financier (si le film a assez bien marché à l’étranger, il a fait un bide au Japon), mais en terme de reconnaissance. Car l’homme est à ce moment de sa vie surtout connu pour sa version « Beat Takeshi », l’amuseur qui fait rire grassement, mais que l’on ne prend pas au sérieux un instant.

Hana-Bi a obtenu le lion d’or au prestigieux festival de Venise en 1997. Une récompense qui va pousser Kitano sous les feux des projecteurs!

La BO

Joe Hisaishi et Takeshi Kitano ne travaillent plus ensemble depuis 2002 (les deux hommes se sont embrouillés sur « Dolls »), c’est fort regrettable! Je trouve que le style de Hisaishi s’accorde parfaitement au minimalisme de Kitano. Que cela soit justement en étant également minimaliste ou en étant plus orchestrale, comme un contrepoids au minimalisme de Kitano. Mais la musique de Hisaishi parvient toujours à sublimer le film, à le compléter. Et a apporter de l’émotion. Même si en l’occurrence, ma BO préférée des films de Kitano reste celle de Kikujiro, un bijou d’émotion.

Le coffret 

Malgré un éditeur qui est resté muet à mes sollicitations enthousiastes sur les films de Kitano, je ne suis pas rancunier et je vous parle de leur édition vidéo qui vaut le détour…

Après le coffret pour Kikujiro (dont il faudrait que je vous parle), l’éditeur Larabbia (qui est aussi le distributeur cinéma des versions remastérisées) nous offre un second coffret pour Hana-Bi. Le digibook est tout aussi superbe et l’on retrouve également la BO de Joe Hisaishi en plus du blu-ray et du DVD du film. Du bien bel ouvrage comme on aimerait en voir plus souvent, et pour un prix correct (25€).

Malheureusement, du coté des bonus, c’est pauvre, on est loin de l’abondance de ceux de Kikujiro! Il faudra se contenter d’un court making of de 16’00 et d’une bande annonce. Dommage, mais j’imagine qu’il n’y avait pas pléthore de matière sur le sujet. J’aurais bien aimé avoir par exemple la réaction de Kitano lorsqu’il a reçu son lion d’or.

Takeshi Kitano - Golden Lion Venice 1997

Au final

Hana-bi n’est peut-être pas le meilleur film pour découvrir Kitano et son travail. Je pencherais plutôt pour Kikujiro pour débuter en douceur. Néanmoins, le film reste assez typique de son travail. Un rythme lent, une grande pudeur des sentiments, et un aspect très iconoclaste.

Et si tout comme moi vous appréciez le réalisateur et son univers, vous allez être comblés, car 3 autres de ses films vont sortir en vidéo chez nous le 7 Novembre, cette fois chez Wild Side. Au programme : Violent Cop, Jugatsu et Sonatine. J’espère pouvoir vous en parler…

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Article écrit par Mat

Mat, créateur et admin du site GeeKroniques. Grand fan de séries et de culture Japonaise, je vous parle de mes coups de coeurs et parfois de mes coups de gueule! Retrouvez également mes tutos informatiques sur mon autre site.

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