Les exécuteurs sont de retour pour un quatrième tome de Sukedachi 09 chez Kurokawa. Au programme, révélation sur les personnages et contestation anti peine de mort!
On commence par un focus sur Hagiwara, qui va se charger d’exécuter la sentence du début du tome. Derrière le personnage froid et un peu dingue de celui surnommé le dieu du scalpel, on va découvrir un autre visage d’Hagiwara. Celui d’un homme qui souhaite soigner ses patients pour leur rendre le sourire. Un autre personnage bien loin du maniaque du scalpel que l’on a vu jusqu’à maintenant.
On va également en apprendre plus sur le passé de Yûji, pourquoi et comment il a ces cicatrices. Un passé tragique qui va revenir le hanter. Des terroristes qui seraient liés à Inochi, une organisation contre la peine de mort fondée par le père de Yûji font exploser une partie de l’enceinte réservée à l’exécution des sentences.
Les voix contre la loi de réparation se font justement entendre par ailleurs. Un des prétendants au poste de ministre de la Justice, Mikoto Mitobotoke, entend justement réformer cette loi qui lui semble injuste. Sakurada, qui a infiltré Inochi, est mandaté pour enquêter sur Mitobotoke et découvrir ses éventuels liens avec l’organisation.
Mon avis
Ce quatrième tome de Sukedachi 09 met en lumière l’opposition à la loi de la réparation. De manière assez ironique, Yûji est devenu Sukedachi malgré son héritage familial (ou à cause). Et de manière plus globale, le manga s’interroge sur la pertinence de la peine de mort, en s’axant notamment qu’en cas d’erreur judiciaire, la sentence devient alors irrévocable. Un débat toujours d’actualité, comme par exemple aux États-Unis et ses couloirs de la mort pleins de condamnés en attente de leur exécution.
C’est aussi le côté trouble des Sukedachis qui est exploré, avec Hagiwara qui est comme même sacrément flippant, ou Sakurada qui va se révéler lui aussi bien plus instable que ce que l’on pouvait imaginer. Les Sukedachis sont-ils bons ou mauvais? Voilà la question que pose ce tome. S’ils n’étaient que jusqu’à présent des « outils » au service de la loi de la réparation, on voit qu’ils sont plus que cela. Ils restent des êtres humains avec leurs qualités, mais aussi leurs défauts. Mais ce que l’on n’arrive pas à déterminer, c’est si c’est leur métier qui peut leur faire perdre la tête ou si ils sont devenus Sukedachi parce qu’un peu dérangés à la base.
Bref, le manga continue d’explorer en profondeur sa thématique autour de la loi du talion et plus globalement de la peine de mort. Et invite continuellement son lecteur à se poser des questions par rapport à cela. Doit-on céder à l’envie de remettre en place la peine de mort pour certains crimes graves (je pense au terroriste par exemple)? Où faut-il se libérer de la tentation émotionnelle largement exposée ici et garder la tête froide? Vaste débat, la discussion est lancée en tout cas!
Sukedachi 09 est réellement un seinen réussi et qui questionne son lecteur. Seishi Kisimoto continue de nous faire réfléchir, tout en livrant au fur et à mesure des informations sur le passé de ses personnages afin de maintenir une progression dans le récit. Son dessin reste fin et agréable. Bref, un indispensable pour les amateurs de seinen!
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