Lou est une jeune adolescente de douze ans qui vit seule avec sa mère, traductrice. Depuis des années, elle espionne son voisin Tristan qu’elle aime en secret, sans jamais avoir osé l’aborder. Entre les photos qu’elle prend de lui à sa fenêtre, les vidéos qu’elle fait avec sa meilleure amie Mina et ses soirées avec sa mère chez Gino, le pizzaïolo chinois du bas de la rue, Lou a une vie tranquille et routinière. Mais lorsqu’elle se rend compte que sa mère s’isole peu à peu du monde extérieur en ne s’intéressant plus qu’à ses jeux vidéos, Lou décide qu’il est temps de bousculer un peu leur vie tranquille. L’arrivée d’un chat ne semble malheureusement pas suffire … Et si le déclic tant attendu n’était autre que Richard, leur nouveau voisin ?

Lou ! Journal Infime est une adaptation scénarisée et réalisée par Julien Neel de sa série de BD éponyme. Il nous offre ici un monde mi années 60 mi futuriste, entre pattes d’eph et iPhone, qui m’a ébloui par sa magie et sa douceur. Les couleurs et la photographie sont sublimes, retranscrivant magnifiquement l’univers dessiné.

Les personnages sont très attachants, mais plus que Lou, ce sont tous les personnages qui l’entourent qui m’ont touché, à commencer par sa maman. En effet, la mère de Lou a bien du mal à joindre les deux bouts avec son travail de traductrice, alors elle se projette en Sidéra dans les romans de science-fiction qu’elle écrit la nuit. Et j’ai adoré les passages animés pour faire vivre sa baroudeuse du Cosmos, avec sa voix en off. Ils peuvent en faire un film dérivé quand ils veulent, je courrais voir cette Barbarella de l’espace avec plaisir !

J’ai aussi beaucoup apprécié les personnages secondaires, mais je trouve que leurs places dans le film n’étaient pas assez équilibrées. En effet, on voit trop Marie-Émilie à mon goût, alors que j’aurais aimé que le reste de la bande ait un peu plus la parole. Notamment mon chouchou, Jean-Jean, qui m’a cueilli dès sa première réplique, mais qui ne parle presque plus par la suite, à mon grand désarroi.

Sinon, l’histoire est prenante, on ne s’ennuie pas une seconde, et si comme moi, vous n’êtes pas familier de la BD, vous ne serez pas perdus. Par contre, j’ai trouvé que la machine s’emballait un peu trop sur la fin. Notamment la scène avec toute la bande au laser-tag, servie par des effets spéciaux très réussis, mais qui manque cruellement de fond. La fin aurait gagnée à être moins rapide et surtout plus explicite.

Pour ce qui est des acteurs, Ludivine Sagnier est méconnaissable derrière sa frange, mais la palme de la métamorphose va sans conteste à Nathalie Baye en grand-mère stricte et acariâtre, que je n’ai reconnu que grâce à son crédit au générique de début. Mais Kyan Khojandi n’est pas en reste, dans sa sublime veste en mouton mort, collection automne-hiver … Et avec des cheveux ! (car oui, Kyan chevelu, c’est perturbant, on n’est pas habitué)

Quelques guests font également des apparitions savoureuses, comme les parents de Marie-Emilie, que je ne nommerai pas pour vous laisser la surprise, ou Adrien Menielle du Golden Moustache (furtif, mais tellement drôle ! N’hésitez pas à le chercher à la crémaillère de Richard). Enfin, les jeunes acteurs offrent une prestation remarquable et juste.

Bref, si vous souhaitez passer un moment drôle, coloré et poétique, n’hésitez pas à aller vous plonger dans le journal infime de Lou ! Dans vos salles obscures le 8 Octobre.

http://www.site.ilovelou.fr/

PS : Je veux le même chat, tout pareil. Il est vraiment trop chou !

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