Psycho Pass

Psycho Pass suit l’unité 1 de la Division des Enquêtes Criminelles du Bureau de la Sécurité Publique au Japon. Akane Tsunemori, est la bleue de l’équipe, elle affectée à l’unité 1 au début de l’animé. Jeune et idéaliste, c’est une jeune fille brillante qui aurait pu choisir une position plus élevée et plus enviable. Mais pourtant, elle a décidé de devenir inspecteur. Elle a pour mission d’encadrer des « Exécuteurs », qui sont eux-mêmes des criminels, qui se chargent du « sale » boulot.

Une_PsychoPassDernière chose, tous utilisent une arme polymorphe assez impressionnante : le « dominator » (qui ressemble un peu au flingue de Kiera dans Continuum). Elle ne permet de tirer que sur des personnes dont le taux de criminalité dépasse le seuil normal.

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ais très vite, Akane se pose des questions éthiques que ses collègues ne se posent plus, habitués à simplement suivre la lecture du psycho pass. Elle devra trouver sa place parmi l’équipe et notamment comment gérer les exécuteurs sous sa responsabilité.  Avec Tomomi Masaoka, le plus ancien, cela se passe assez facilement, l’homme étant chaleureux et paternaliste. Par contre, Shinya Kōgami, le deuxième exécuteur, semble particulièrement l’intriguer. Le jeune homme, a un coté mystérieux et semble doté d’un flair quasi infaillible pour traquer les criminels. Nobuchika Ginoza, le supérieur d’Akane, estime cela normal pour un exécuteur, car il les considère comme des « chiens de chasse ». Mais en enquêtant sur lui, Akane découvrira que Kogami était lui aussi un inspecteur. Mais lors d’une enquête, il a perdu pied et son psycho pass a augmenté, ce qui lui a valu d’être rétrogradé au rang d’exécuteur. Un fait visiblement pas si rare pour les inspecteurs qui sont soumis à un fort stress dans leur métier.

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Il semble que le père de Nobuchika Ginoza ait lui aussi subit ce sort peu enviable.. La limite entre le bien et le mal est donc constamment remise en question dans cet univers qui se repose entièrement sur la technologie et tout particulièrement le  système Sybil pour prendre toutes les décisions : choix d’un métier, criminel ou non,… Bref, pas un futur qui fait pas rêver (hormis pour le coté hight tech très bien rendu), froid, injuste et totalement pieds et poings liés à la technologie..

Et au fil des épisodes, une trame va apparaître. Une bonne partie des événements semblent se recouper. Une main de fer dirige tout cela en coulisse. Akane mettra un visage et un nom sur leur adversaire : Shogo Makishima. Le jeu du chat et de la souris est lancé.. Car si Sybil décide de tout, le système fonctionne sur la confiance que lui accorde les humains. Si on venait à découvrir que le système n’est pas infaillible, tout pourrait s’écrouler rapidement et le chaos éradiqué pourrait refaire rapidement surface. Car Shogo, comme d’autres personnes, à un psycho pass tout a fait dans la norme malgré son coté « déviant »…

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Mon Label

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Mon Avis

T

ellement de choses à dire sur l’animé que je risque de partir un peu dans tous les sens! Premier point, l’animé est passionnant. Passé les premiers épisodes d’introduction qui mettent l’univers en place et qui sont un peu moins prenants, l’intrigue avec Shogo Makishima prend le devant de la scène. A partir de ce moment là, les épisodes s’avalent très rapidement, on veut en découvrir plus et voir ou on veut nous emmener. Une belle réussite scénaristique qui nous tient en haleine et sait nous surprendre (notamment les révélations sur le sytème Sybil). Au niveau réalisation, l’animé tente également de sortir des sentiers battus. L’épisode 1 démarre directement par un affrontement entre deux hommes. On comprendra plus tard de qui il s’agit, même si il faudra attendre les 2/3 de l’histoire pour retrouver ce passage et comprendre de quoi il retourne exactement. Même chose de temps à autre pour les génériques de fin qui ne reprennent pas les images et la musique habituelle, mais continuent à s’attarder sur l’histoire en cours.

Du coté de l’histoire, le thème a déjà été abordé et on pense tout de suite à « Minority Report », même si le traitement est différent. Ici, pas de « précog », tout repose sur la technologie. Mais le système est encore plus inhumain! Aucune chance de prouver votre « bonne foi » si la machine vous déclare « criminel ». La mesure de votre état psychologique via le psycho pass fait foi quoiqu’il arrive! Et si la mesure monte trop haut, le dominator passera en mode extermination et vous finirez en bouillie! Sybil décide de votre sort tout au long de votre vie.. De votre naissance à votre mort!

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L’univers dépeint est très high tech, et nous met dès le départ dans une ambiance très futuriste, mais très froide finalement. On découvre avec Akane tous les gadgets de la vie courante. Ainsi, les hologrammes sont partout dans le quotidien. Dans les maisons, la déco est assurée par un dispositif holographique, pratique pour changer son intérieur instantanément au gré de son humeur. Idem pour les vêtements, même si du coup, cela pose une question : qu’y a-t-il sous l’hologramme? :-). La malbouffe est également présente! Comme nombre d’univers SF, plus personne ou presque ne cuisine, des machines livrent une bouffe standardisée, calibrée et sans saveur! Les voitures se conduisent toutes seules, même si visiblement la conduite manuelle est possible (ça, c’est un peu mon rêve!). Le communicateur utilisé par l’unité 1, hybride entre le téléphone, la montre et le vidéo-projecteur est également assez intéressant.

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Les univers virtuels ne sont pas oubliés, puisque qu’une enquête mènera l’unité 1 sur la piste d’un criminel qui tue ses victimes pour s’emparer de leur avatar dans le monde virtuel et ainsi prendre le contrôle de leur communauté virtuelle. Bref, tout cela constitue un univers qui ne surprendra pas le fan de SF, mais qui est rarement aussi abouti dans un animé. On me retoquera et « Ghost in the shell »? Certes, mais pour moi, Ghost in the shell reste plus dans le cyberpunk que la pure SF, contrairement à Psycho Pass. Mais le message principal de l’animé est ailleurs (comme la vérité..). D’ailleurs l’animé s’amuse à faire des allusions aux références en terme de SF et de cyberpunk que sont William Gibson (qui est pour moi le « père » du cyberpunk, et un auteur que je recommande chaudement) et Philip K. Dick (l’auteur de « Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques? » qui a été adapté au cinéma sous le titre de Blade Runner) évoqués lors d’une conversation entre Makishima et son hacker.

L’animé pose clairement la question de la limite de l’ingérence des machines dans notre vie quotidienne.

Quel est la limite jusqu’à laquelle nous sommes prêt à aller? Est-il sain de confier une partie de nos décisions à une machine? On le fait déjà tous dans notre vie de tous les jours, ne serait-ce qu’en suivant parfois aveuglément notre GPS! Ce qui ne prête pas à conséquence, hormis le fait de prendre un mauvais itinéraire ou de faire un détour inutile! Dans Pyscho Pass, tout ou presque est décidé par le système Sybil. Ici, pas de soulèvement des machines à la Terminator (il suffit de toute manière de les programmer avec les lois de la robotique d’Asimov pour s’en prémunir comme tout le monde le sait!), mais quelque chose de plus insidieux. Un abandon des humains, une infantilisation avec un « parent informatique » qui décide à notre place. Le libre arbitre s’efface au profit du « confort » de ne pas avoir à trancher, à décider pour soi même ou pour les autres. Dans nos sociétés ou la prise de décision est de plus en plus difficile, ou le principe de précaution s’impose, voila un danger qui semble se profiler de plus en plus. Car si l’on ne réagit pas, Sybil est sans doute un futur possible, voir probable!

Car aussi confortable qu’il puisse paraître, le système fait des mécontents parmi les « sans-grade », ceux à qui Sybil à confié un emploi et une place de subalterne dans « son » monde. Et Shogo Makishima compte bien exploiter cette frustration, car il ne supporte pas de voir l’humanité réduite à l’état de bétail sous la coupe d’une machine. Il exploite son « don » (appelons le comme ça) pour échapper au détecteurs de Sybil, mais il veut aller plus loin! Conscient que le système mis en place par Sybil n’est qu’un château de cartes, il prépare sa « mise à mort ». Car malgré ses défauts, Sybil a permis de fortement diminuer la criminalité. A tel point que les policiers humains comme ceux de l’unité 1, sont très rares. En aveuglant massivement les scanners de psycho pass , le système tombe car les robots policiers ne peuvent pas intervenir. Ils deviennent complétement aveugles et inutiles. Le même problème se pose lorsque l’on utilise un dominator (qui je vous le rappelle ne permet de tirer que sur une personne dont le taux de criminalité dépasse la norme). Mais le but de Shogo n’est pas tant de déstabiliser le système. Non, il vise carrément sa chute!

La fin est très réussie. J’aime beaucoup les dernières minutes ou l’on revit le premier épisode. Jour de pluie, 1ère journée pour la petite nouvelle de la section 1. Sauf que cette fois, c’est Akane qui est dans le rôle de l’inspecteur « senior ». La roue tourne, la vie continue envers et contre tous. Et laisse le spectateur pantois avec une question pas si simple que cela à répondre : vaut-il mieux vivre une vie paisible en oubliant son libre arbitre ou vivre dans une ambiance chaotique mais en assumant librement ses choix? Une question qui n’a jamais été autant d’actualité dans nos sociétés modernes ou fleurissent partout caméra de surveillances et autres moyens de flicage… En ce sens, Psycho Pass interpelle également ses spectateurs.

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Coté technique, on est chez Production IG, bonne animation, décors superbes, le tout sert très bien l’ambiance. Les véhicules sont en CG, ce qui se voit sur leur animation qui est encore un peu raide par moment, même si leur intégration est plutôt bien réalisée. Sur les derniers épisodes, on a droit à une très belle animation des champs de blé, on les tiges sont animées de manière individuelle de quoi assurer un rendu très réaliste sans faire pour autant trop « informatique ». Les scènes de combat sont également très fluides, très dynamiques et bien rendues. Question Chara-design, c’est aussi très propre, même si j’ai trouvé que celui d’Akane tranche un peu avec le reste. Attention, certains passages sont un peu durs et l’animé ne conviendra pas aux plus jeunes!

Bref, un immanquable pour le fan de SF! Merci à Hana pour son article qui m’a donné envie de me mettre à ce formidable animé.

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9 Note GeeKroniques
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Article écrit par Mat

Mat, créateur et admin du site GeeKroniques. Grand fan de séries et de culture Japonaise, je vous parle de mes coups de coeurs et parfois de mes coups de gueule! Retrouvez également mes tutos informatiques sur mon autre site.

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4 réflexions sur « Psycho Pass »

  1. Contente que ça t’ait plu ! Et merci pour la petite note en fin d’article =)
    Aaaah j’aime ça, partager ma passion avec les gens, ça a quelques chose de satisfaisant =D J’espère te faire découvrir d’autres choses comme tu m’en fais découvrir aussi 😉 (à ce titre, j’ai commencé « In the flesh » après la lecture de ton article… pas mal !)

    1. Salut Hana,

      On est sur la même longueur d’onde question « partage »..
      Pour la petite note, c’est normal, il faut rendre à César ce qui est à César!
      Et ravi que In the flash te plaise..

      A bientôt!

  2. Cet article date mais je suis très heureux de le lire (j’ai découvert psycho-pass il n’y a qu’un an, heureusement car à sa sortie je sortais à peine du collège, ça aurait pu dégoûter ou au pire me traumatiser, surtout la saison 2…). Je suis heureux parce que dans mon analyse ( philosophique/culturelle que j’espère publier cette année) je parviens exactement à la même conclusion que toi : la première saison se résume entre un dilemme libre-arbitre/chaos et sécurité/déshumanisation (je te conseille le film qui va dans ce sens-là).

    Salutations

    Laurent

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