Eureka Seven nous raconte l’histoire de Renton Thurston, une jeune orphelin de 14 ans qui vit avec son grand-père qui tente de lui faire prendre la succession de son garage pour mecha. Mais, Renton, ado légèrement rebelle n’a que faire de la mécanique! Il rêve de « riffer », c’est à dire surfer sur des particules énergétiques appelées trapar (Transparence Light Particule) tout comme son idole Holland, un riffeur légendaire et défenseur d’une certaine forme de contre-culture qu’il véhicule avec son groupe le Gekkostate et son magazine Ray Out.. Hors la loi notoire, il sème la zizanie avec l’équipage de son vaisseau le Gekko-Go et fait tourner en bourrique l’armée. Malheureusement, dans le trou perdu ou habite Renton, difficile de trouver suffisamment de trapar pour s’entraîner correctement! Mais la vie de Renton va être bouleversée à tout jamais par une rencontre!
n effet, il va croiser la route d’Eureka et de son mécha, un LFO (Light Finding Operation) Nirvash. Le Nirvash est un type zero, le premier modèle de LFO jamais trouvé. Car oui, les LFO ont été extrait du coral scub (une forme de vie alien qui a fusionné avec la planète longtemps avant l’arrivée des terriens sur cette planète), du moins leur squelette. On leur ajoute ensuite une armure et un Compac Drive (qui fait l’interface entre le pilote humain et son LFO), et hop un LFO fonctionnel! Bon OK, utiliser des squelettes d’aliens pour faire des méchas, c’est une idée un peu étrange!
Le père de Renton, Adrock Thurston, un éminent chercheur, est mort en sauvant la planète lors du « Summer Of love », une sorte d’éruption de trapar. Il laisse en héritage un mystérieux artefact, l’amita drive. Renton découvrira qu’il s’adapte au Compac Drive de Nirvash et permet d’améliorer son fonctionnement. Voila donc Renton qui se retrouve embarqué sur le Gekko-Go avec toute la petite troupe menée par Holland. Mais c’est surtout la jeune Eureka qui est le centre de toutes ses attentions! Mais entre sa maladresse et le coté renfermé et étrange d’Eureka, on ne peut pas dire que Renton va marquer beaucoup de points! Pire, il va vite déchanter lorsqu’il va découvrir la vie quotidienne à bord du Gekko-Go : entre corvées et manque d’argent, la vie de ses héros n’est pas vraiment glamour! Il fait de son mieux, mais commet des erreurs et s’attire malgré lui l’antipathie de Holland. Ce dernier, très protecteur envers Eureka, supporte mal le rapprochement entre Eureka et Renton (on découvrira ensuite que la vraie raison est plus profonde). A force de brimades, Renton va craquer et quitter le Gekko-Go.
Sa route va croiser celle des Beams, un couple très amical qui vont le prendre à bord de leur vaisseau « The Swan ». Il va mener une vie douce et agréable à bord. Pas de corvées, de la très bonne nourriture concoctée par Ray qui est une très bonne cuisinière. Charles, très extraverti va prendre Renton sous son aile et lui donner des conseils de pilotage. Bref, il va être un peu comme le fils qu’ils n’ont pas eu. Mais les Beams sont également des mercenaires et leur route va croiser dramatiquement celle du Gekko-Go. Retour à la case départ pour Renton!
On va découvrir au fur et à mesure la Némésis de Nirvash. C’est un autre LFO Nirvash de type The END, piloté par Anémone, qui semble être la jumelle maléfique d’Eureka! Elle le pilote directement via une sorte d’interface organique qui l’enveloppe presque entièrement. Très instable, la jeune fille est gérée tant bien que mal par Dominic Sorel, le second du colonel Dewey Novak. Emprisonné pour ses nombreux crimes, Dewey sera libéré au début de l’animé par le conseil des sages pour contrer Holland et le Gekkostate. Mais bien vite, on va se rendre compte que les 3 sages vont être dépassé par les actions de Dewey qui suit son propre but..
Le Gekkostate & son équipage
Le gekkostate est un collectif à tendance anarchiste qui défie l’ordre établi et notamment l’armée. C’est Holland qui dirige cette joyeuse troupe. Ancien militaire, membre du SOF (Special Operations Force), un commando d’élite de l’armée, il a déserté avec Eureka, elle aussi membre du SOF en volant le Gekko-Go, un prototype de vaisseau très en avance technologiquement parlant qui donnera son nom au petit groupe. C’est notamment ce vaisseau et le Nirvash qui leur permettent de ridiculiser l’armée lors de fréquentes escarmouches. Une des particularités du Gekko-Go, c’est qu’il utilise lui aussi les trapar pour voler (grâce à un revêtement fait à partir de « Sky fish »). L’ambiance est finalement très familiale à bord. Pourtant Renton aura du mal à trouver sa place à bord au départ.
Mon avis
‘ai été sous le charme tout de suite! On est happé par Eureka Seven, le background très riche ne se dévoile qu’au fur et à mesure, par petites bribes. Il faut dire que le tout est assez complexe et original. Tout part du coral scub, une entité consciente, qui a fusionné avec la planète en créant ce qui ressemble à des récifs coralien un peu partout, perturbant ainsi la vie des ses habitants. Mais selon Adrock Thurston, le coral scub cherche seulement à cohabiter de manière pacifique, mais la communication est difficile voire impossible! C’est aussi lui qui est responsable des trapar, cette énergie utilisée pour « riffer ».
Et c’est l’un des concepts fort de l’animé : les robots trop cools qui surfent!
Les LFO, comme beaucoup de Mechas peuvent prendre deux formes : une forme véhicule et une forme humanoïde. On ne peu plus classique! Mais le fait de leur adjoindre une planche pour surfer (sur le trapar), il faut avouer que c’est une belle idée! Tout ça nous renvoie au surf et à son aspect « cool ». C’est d’ailleurs ainsi que nous est présenté le collectif Gekkostate : des riffeurs (surfeurs) rebelles et cools qui se la jouent un peu! Mais on découvrira un peu plus tard que leurs motifs sont un peu plus profonds. Les LFO sont des hybrides bio-mécaniques (un peu comme les évangelions), et d’ailleurs, on le voit rapidement, car les LFO détruits perdent un fluide rouge en quantité qui n’est pas sans évoquer le sang lorsqu’ils se « blessent »! Ils ont aussi la faculté d’évoluer, comme pour Nirvash, (un peu comme une sorte de mue) pour s’adapter à leur pilote (il faut alors changer leur armure).
On découvrira au fil des épisodes l’histoire des personnages. Comment la plupart des membres du gekkostate se sont connus à l’armée, à l’époque dévoués corps et âmes à leurs fonctions. Quitte à commettre des massacres notamment envers certaines minorités comme les Vodarak. Mais plutôt que d’accepter les choses, ils ont quittés l’armée et sont depuis un « poil à gratter » pour le pouvoir en place.
L’animé en profite aussi pour évoquer pas mal de thèmes universels comme la guerre, la religion,.. La guerre est bien évidement en trame de fond, car même si cela n’est jamais clairement dit, le collectif Gekkostate est en lutte armée contre le pouvoir en place. Tout comme pour Renton, cela reste plutôt abstrait, on ne voit que des combats de mécha et on oublie les pilotes qui sont derrière. Un mécha explosé, c’est un pilote tué. Mais on ne le vois pas. Jusqu’au moment ou Renton s’acharne sur un LFO adverse et ou l’on voit un bras sanguinolent tomber de l’épave. Le rappel à l’ordre vaut à la fois pour le spectateur et pour Renton.
La religion est également en trame de font, avec les Vodarak qui sont persécutés à cause de leur religion. Une partie d’entre eux s’est alors livrée à des actes de terrorisme en représaille, entraînant alors une spirale de violence. Violence auquel Renton va être confronté, nous prenant à témoin de la stupidité des gens qui souffrent. Ayant perdu des proches lors d’un attentat, ils sont prêts à se venger sur une jeune vodarak qui n’y est pour rien. Mais ainsi va l’homme!
Il est aussi question de différence. La première différence, c’est celle représentée par Eureka. Elle semble dans son monde et à du mal à s’adapter (on comprendra pourquoi plus tard). La seconde « différence » que l’on découvrira, c’est le coral scub, cette entité mystérieuse qui fait peur aux humains car ils ne la comprennent pas. Alors que certains, comme le père de Renton, estiment (à raison) qu’il s’agit d’une entité consciente et à la base plutôt amicale, bon nombre d’humains (comme Dewey) ne voient là qu’une menace qu’il faut détruire. Sauf que comme tout organisme vivant, le coral scub dispose de moyens de défense qu’il vaut mieux ne pas mettre en route. Faute d’interface entre les deux forces, la différence fait que le dialogue est impossible.
Bien sur, il est question d’amour également!
Le couple Renton-Eureka va tour à tour nous agacer et nous attendrir! Entre un Renton plus que maladroit et une Eureka qui plane un peu et ne sait pas exprimer ou comprendre ses sentiments, rien n’est simple. Lorsque sa différence sera révélée, elle va également se mettre en retrait pensant que c’est une barrière pour Renton. Mais c’est ensemble qu’il accompliront leur destin. Mais un autre « couple impossible » se révélera également avec Dominic et Anémone! Pour eux, ce sera encore plus compliqué!
Vérité et politique sont également en trame de fond! Alors que le discours officiel est que le coral scub est simplement nuisible, Holland s’efforce de faire entendre sa voix et tente d’informer le grand public (notamment via Ray #Out, le magazine édité par le Gekkostate) que la vérité est tout autre, que le coral scub tente d’établir le contact. Mais parfois, on entend ce que l’on veut entendre, que cela soit la vérité ou non! Il est finalement plus simple de considérer le coral scub comme une menace à éliminer. Sauf que rentrer en guerre pourrait signifier la destruction de la planète..
Concernant les vrais objectifs des uns et des autres, il faudra être patient et passer un peu plus de la moitié de l’animé pour comprendre un peu plus les tenants et aboutissants! Tout est bien sur lié, le coral scub, les coralian (manifestation « physique » du coral scub), Eureka, Holland et Dewey, les Vodarak,.. Je n’en dirais pas plus (j’en ai déjà dit beaucoup trop)!
Dernière chose, l’animé propose également une BO riche et variée! Deux albums sont sortis (4 CD au total) avec une ambiance très éclectique! La musique propose à la fois des morceaux orchestraux classiques pour ce type d’animés, mais également un bon nombre de morceaux electro très réussis. Je prévois également un article sur ce sujet..
Mon seul reproche concerne le rythme des dix derniers épisodes qui est vraiment très lent! La série aurait gagnée en efficacité à se limiter à 42-45 épisodes. Dans certains épisodes, on a vraiment l’impression que la trame est diluée pour arriver jusqu’à la fin! Bref, un vrai bel animé, avec univers complexe, des personnages attachants, et une ambiance musicale aux petits oignons (je vous en parlerais aussi). Et puis, ce n’est pas une simple histoire de méchas contrairement à ce que l’on pourrait penser à la base. Les LFO ne sont qu’une partie de l’histoire, un élément de la trame.